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Le magazine des intérieurs urbains inspirants de 15 à 70 m²

La boutique Golden Age

Le design du XXème siècle au juste prix. Un meuble "vintage" de designer, ça vous booste une déco. Mais ça peut être hors de prix. Et puis souvent, ça tourne en boucle autour des mêmes classiques du design nordique. On s'est dit qu'il fallait qu'on vous parle de Golden Age.

Pour arriver chez Golden Age, il faut d'abord remonter la rue Marx Dormoy puis tourner dans un passage qui porte bien son nom : le Passage Ruelle. C'est au numéro 4 que l'on découvre la devanture en fer de cette galerie de mobilier qui occupe un espace chargé d'histoires : ici, il y a d'abord eu des artisans qui travaillaient le bois, le fer, puis, au début des années 90 le couturier Martin Margiela y a installé ses ateliers de couture. Un jour les couturières s'en sont allées et l'espace est resté vide de longues années dans l'attente d'un nouvel occupant... qui arrive finalement en 2014 ! Il s'agit d'Ambroise Alliou, en pleine recherche d'un lieu adapté pour installer sa galerie de mobilier vintage. Les murs sont grattés, le sol est ragrée, et la boutique est lancée.

C'est dans cet espace lumineux et agréable qu'Ambroise expose les pièces qu'il chine à travers la France. Leur point commun ? Elles datent toutes du 20ème siècle, et la plupart sont d'après-guerre, même si l'on sent une préférence du patron pour les années 70, 80... L'objectif d'Ambroise est de les rendre accessible, en terme de prix bien sûr mais aussi en terme de déco. Elles doivent s'insérer dans les intérieurs de sa clientèle, plutôt jeune, et dont l'habitat correspond plus souvent à un 50 m² à République qu'un 150 m² à Passy !

Golden Age est une boutique qu'on a adoré découvrir et nous sommes ravis de vous en parler. Et comme elle a piqué notre curiosité, on a voulu voir comment était décoré l'appartement d'Ambroise, son propriétaire ! On n'a pas été déçus ! Découvrez la visite guidée que nous avons faite chez lui : "Paris – Memphis, un 65 m² sous influences"

 

Golden Age, 4 passage Ruelle, 75018 Paris.
La facade

Une paire de chaises à traire, peintes couleur vert d’eau, sont visibles depuis l’extérieur, à travers la vitrine de la boutique.

Le trône

La boutique se divise en deux grands espaces. Ici, dès l’entrée, on peut voir une paire de fauteuils en osier et rotin qui datent des années 60. Ce sont à l’origine des pièces faites pour l’extérieur donc parfaites pour les parisiens chanceux qui ont un balcon. Derrière, plus imposant, un trône en bois d’acajou d’Afrique, de designer inconnu, mais respectant bien les codes des années 80 !

L'étagère murale

Au fond de la première salle, une étagère murale en acajou blond avec une structure en métal tubulaire laquée noir qui provient d’une université en région parisienne. Le travail sur cette pièce se rapproche de celui du designer français Pierre Guariche. Le placage en bois donne du caractère à un mur blanc ! Devant, une table à manger en verre teinté noir avec un piétement en chrome en forme de trèfle.

Le miroir de bistrot

Le grand miroir horizontal avec un cadre en bois doré et des décorations florales provient d’un bistro parisien ! Devant les deux chaises en rotin, c’est l’agencement idéal pour un apéro bistronome !

Les lampes

Le lampadaire tripode à 6 bras apporte une jolie lumière douce avec ses opalines blanches et donne de la prestance à la pièce. Il ne fait pas trop d’ombre à la commode en bois sombre sur laquelle est posée une lampe en polycarbonate de couleur verte dont la tête est réglable et la hauteur ajustable.

Le meuble étagère

Osez les couleurs claires ! L’étagère date des années 30 avec des codes Art Déco comme la symétrie du meuble et l’élégance du bois choisi. Le fauteuil en rotin date lui des années 60. Un classique à avoir chez soi.

Le triptyque

Une belle composition ! Au dessus de la console en métal et marbre rouge, un grand miroir triptyque de la miroiterie Brot datant des années 20. Le miroir au mercure est très légèrement piqué ce qui lui donne du caractère. Il se déploie facilement et permet d’agrandir une pièce sans rien mettre d’autre au mur. Bien sûr, il est idéal pour se regarder en pied comme dans un salon d’essayage. Les reflets changent grâce aux différents panneaux.

Le garde manger

Au mur, une étagère murale en métal tubulaire laqué noir et planches en bois avec un champ en plastique noir. Elle peut se mettre aussi bien au dessus d’une enfilade assortie, que dans une cuisine ou une chambre. Ici, elle est accrochée au dessus d’un garde-manger en osier et fer martelé qui date des années 60/70.

Le lampadaire

Le passage vers le second espace de la boutique Golden Age. À gauche, une grande bibliothèque en métal et à droite un lampadaire avec trois bras de lumières en métal blanc.

La bibliothèque en métal

Gros plan sur la bibliothèque en métal brossé et en aluminium. Les étagères sont réglables en hauteur ce qui permet des variantes dans les compositions. Idéale pour mettre des livres, vinyles et objets déco.

La bibliothèque arrondie

Devant le bureau du patron, une paire de bibliothèques en métal chromé et verre teinté noir tout à fait typiques du travail de la fin des années 60, début des années 70.

Le miroir arrondi

Nous voici dans le second espace de la boutique. À gauche, un miroir de fête foraine en métal laqué jaune incurvé permettant une distorsion du reflet. Pour ceux et celles qui cherchent une décoration atypique et un effet radical ! Dessous, sur la table, une lampe jaune et grise des années 80, dont le travail est à rapprocher d’Ettore Sottsass et de Memphis Milano avec l’utilisation de différents matériaux, couleurs pop et formes ludiques !

Le petit bureau

Le coin bureau ! Au mur, une étagère murale avec des vitres colorées vert anglais et blanc cassé. Elle donne de la couleur et offre moult rangements. En dessous, un petit bureau en chêne et placage de chêne, style français des années 60.

Le portrait d'Ambroise Alliou
Interview d’Ambroise, le fondateur de Golden Age :
 
Sloft Magazine : Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Ambroise : J’ai grandi au Mans, dans une famille tournée vers l’art et l’artisanat. Mon père était maître verrier et avait une entreprise de création et de restauration de vitraux. Mon enfance s’est donc passée au milieu d’artisans d’excellence, de brocantes et dans les musées. C’est donc assez naturellement que je me suis dirigé vers des études d’Histoire de l’art. J’ai toujours voulu travailler en galerie et j’ai commencé à Paris dans le Marais. Assez rapidement j’ai compris que je préférais en fait acheter de l’art plutôt que de simplement en vendre ! Parallèlement à cela, je me suis rendu compte que le mobilier « vintage » plaisait beaucoup à Paris et qu’il était assez facile d’en trouver en Province. J’ai alors passé une année à chiner à travers la France et à mûrir un projet de boutique pour finalement lancer Golden Age !
 
Sloft Magazine : Quelles sont les particularités de la galerie Golden Age ?
Ambroise : La première particularité c’est l’accessibilité. Mon objectif est de présenter à ma clientèle parisienne des pièces accessibles que j’ai chinées partout en France. Accessibles parce que je les vends au « bon prix » et accessibles aussi parce qu’elles s’intègrent facilement dans les intérieurs contemporains. La deuxième particularité est l’espace que l’on a ici et qui nous permet d’exposer beaucoup de pièces mais aussi de les mettre en scène. J’essaye toujours de créer des ambiances pour que les clients se projettent, comme par exemple, une table basse et deux chaises en rotin placées devant une bibliothèque ou une console surmontée d’un grand miroir…
 
Sloft Magazine : Si tu devais choisir deux pièces présentes chez Golden Age en ce moment ?
Ambroise : Difficile… Mais il y en a effectivement deux que j’aime beaucoup. Tout d’abord un imposant fauteuil en acajou, style trône africain. Il n’est pas signé, il n’y a pas de designer connu mais son côté complètement décalé fait qu’il pourrait devenir la pièce maîtresse d’un salon. Je recherche beaucoup ce type de pièces dites “unique”, qui attireront l’oeil des décorateurs, des marchands ou des clients avisés  L’autre pièce serait le très beau et très imposant miroir triptyque de la miroiterie Brot qui date des années 20. Le miroir au mercure est très légèrement piqué ce qui lui donne du caractère. Il se déploie facilement et permet d’agrandir une pièce sans rien mettre d’autre au mur. Bien sûr, il est idéal pour se regarder en pied comme dans un salon d’essayage. Les reflets changent grâce aux différents panneaux. Je l’ai acheté car c’est une belle pièce qui ira dans n’importe quelle décoration, apportera de la luminosité et agrandira l’espace. Pour moi, c’est une des plus belles pièces à la boutique en ce moment !
 
Sloft Magazine : As-tu une pièce fétiche ? Un « Graal » du design que tu aimerais avoir ?
Ambroise : Bien sûr ! Je n’achète jamais de lit mais je rêve d’avoir un Mario Ceroli « Bocca della verita » qui date des années 70…

En revanche, une fois acheté, il ne sera pas facile à revendre !

Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Grégoire, Ambroise Alliou

Réalisation : Golden Age