Vivre à Paris dans 37 m² comme si on en avait 100
L’appartement-atelier cosy d'Axel Auriant À la scène, nous l’avons découvert dans le rôle de Lucas Lallemant dans l’adaptation française de la série Skam. Il est en ce moment et jusqu’au 14 mai sur les planches du Théâtre Montparnasse aux côtés de Guillaume de Tonquédec dans Times Square. À la ville, le comédien Axel Auriant vient d’emménager dans son nouveau repaire, un « appartement de type atelier un peu cocooning » au 6e et dernier étage d’un immeuble haussmannien, dans le quartier Temple, dans le 3e arrondissement de Paris. « J’ai eu un immense coup de cœur pour cet endroit. J’étais le premier à le visiter et j’ai tout fait pour l’obtenir. Il s’est avéré que le vendeur était aussi comédien donc on avait des relations en commun, ça a créé une connexion. » Lecteur de Sloft Magazine depuis plusieurs mois, il nous a proposé de lui rendre visite afin de juger du résultat post travaux et emménagement. Et nous avons beaucoup aimé ! Si Axel a le sens du jeu, il a aussi l’oeil archi & déco. Avec un papa architecte, il a de qui tenir. Lever de rideau !
Sous les toits, les chambres de service sont parfois très pentues et obligent à vivre courbé mais, ici, la hauteur sous plafond atteint les 3,80 mètres. Un beau volume très lumineux grâce à deux fenêtres de toit et trois balcons : deux dans la partie salon et un dans la chambre. Et sans vis-à-vis car au niveau des toits de Paris avec un immeuble en face qui s’arrête au 5e étage.
Il faut trois mois et demi de travaux à Axel pour obtenir le style contemporain qu’il souhaite. « L’ancien propriétaire avait fait ses travaux lui-même ; il y avait un espace un peu troglodyte avec des miroirs, une balançoire, un hamac et même un trapèze ! » Lui imaginait plutôt un cocon minimaliste et zen, sans placard pour stocker le moins possible… Son père lui conseille de faire appel à une amie, Sylvia Laquerbe, fondatrice de l’agence d’architecture intérieure Parallel. Elle le convainc d’intégrer plusieurs rangements pour dissimuler les objets qu’il accumulera au fil des années. « Elle a conçu les aménagements comme dans un bateau avec plein de placards intégrés. Et le plus fou, c’est qu’à partir des plans de mon papa et de mes images d’inspiration, elle a dessiné le projet en seulement 2 heures ! »
Avant, la cuisine était derrière un mur dans le salon et la salle de bain au centre. Axel voulait une petite salle d’eau sur le côté pour agrandir la pièce de vie et profiter de la luminosité des ouvertures. « J’ai passé mes journées à fantasmer cet appartement, à regarder sur Pinterest pour avoir des idées d’intérieurs et, dans ma tête, je pensais avoir 100 mètres carrés ! Je n’avais pas vraiment conscience de l’espace » se remémore Axel. Aujourd’hui, 37 mètres carrés bien conçus lui conviennent amplement.
« C’est vraiment un appartement de confiance : c’est mon père qui a fait les mesures, ma mère a suivi les travaux, ma copine m’a aidé pour la décoration en validant chaque meuble. Toute la famille y a mis un peu du sien ! »
« Je voulais du Ceppo di Gré au sol même si ce n’était pas encore à la mode à l’époque. Sylvia Laquerbe m’a dit qu’il fallait que je me fasse confiance, que c’était un vrai choix et que ça allait rendre l’ensemble très contemporain comme je le souhaitais. »
« Je rêvais d’avoir une peau de vache. Pour la petite histoire, je l’ai trouvée sur Le Bon Coin et j’ai été la chercher à Valenciennes, dans le Nord : j’en voulais une petite avec peu de tâches et celle-ci n’en avait que deux. Le vendeur était adorable, il m’a proposé d’aller boire un café mais je jouais au théâtre le soir et je n’ai pas pu rester. Je me suis baladé avec ma peau de vache sous le bras pour rentrer à Paris. »
« Quand on est sorti du confinement, tout le monde voulait aller dehors et moi je voulais aller voir les appartements des gens pour trouver des idées. Tout était, pour moi, une source d’inspiration. »
« Je voulais des chaises Marcel Breuer, le modèle B32, mais je les voulais en blanc et j’ai eu du mal à les trouver donc j’ai vécu 4 mois sans chaise… J’ai fini par les dégoter sur Selency. »
Le tableau est une sérigraphie textile de Robert Stewart datant de 1953. Le fauteuil Lounge (ou Easy Chair) Pierre Jeanneret est fait main à partir de teck massif et recouvert de cannage tressé.
Chez ses parents, Axel a grandi avec des canapés Togo de Ligne Roset du designer Michel Ducaroy. Il a trouvé le sien d’occasion et a été jusqu’à Vesoul, près de Besançon, pour le chercher.
La lampe Pipistrello est une création de la designer Gae Aulenti publiée en 1965.
L’architecture d’intérieur et le design ont toujours fait partie de la vie d’Axel, entouré de livres sur le sujet et de son père qui lui parle de Le Corbusier, Charlotte Perriand ou Jean Prouvé.
« Je voulais une salle de bain tout en Ceppo di Gré comme je l’avais vu sur Instagram. »
« Dans la chambre, je voulais installer mon vidéoprojecteur. L’architecte m’a dit que comme les deux murs n’étaient pas parallèles, on pouvait créer une tête de lit pour retrouver une parallèle afin de poser le vidéoprojecteur et faire comme au cinéma. C’était incroyable ! »
L’appartement bénéficie de trois balcons de 1 mètre carré chacun, avec vue sur les toits de Paris.
Le dressing se compose de hauts rangements de 60 centimètres de profondeur.
Axel, très cinéphile, a comme une salle de cinéma dans sa chambre !
Dans l’épaisseur des placards qui composent le dressing de la chambre, l’architecte a inséré une bibliothèque.
On y découvre d’excellentes publications !
La table basse vient de chez Kave Home et le tabouret de Maisons du Monde mais il a été récupéré chez un ami restaurateur. « J’achète mes meubles avec toutes mes économies, pour me faire plaisir. Je privilégie des modèles iconiques du design dont je rêvais depuis que je suis petit ! »
Les adresses “les yeux fermés” d’Axel :
Pour un beau bouquet : Hammamet Fleurs, Habib est l’âme du quartier. J’y vais à chaque première de Théâtre ou toute autre occasion spéciale, 35 rue du Faubourg Saint-Denis, 75010 Paris
Pour une bonne bourriche d’huitres : Istr, les meilleures huîtres que j’ai goûtées depuis longtemps, à noter : entre 19h et 20h, oyster hour : 1€ l’huître, 41 rue Notre Dame de Nazareth, 75003 Paris
Pour couper, travailler, être au calme, entre amis ou amoureux, ou pour des rendez vous de travail : Café de l’Hotel Edgar, ma place préférée de Paris en plein centre, on a l’impression d’être coupé de l’énergie parisienne, 31 rue d’Alexandrie, 75002 Paris
Pour un bon casse-croûte : Alain Miam-Miam, les meilleurs sandwichs de Paris et de la galaxie, tout simplement. Plus que généreux et que des produits frais. L’art et la manière ! 26 rue Charlot, 75003 Paris
Pour un bon spectacle : le Théâtre de la Renaissance, un magnifique théâtre à l’italienne dont j’aime beaucoup la programmation. Le co-directeur Arthur Jugnot est un amoureux du théâtre et ce dernier le lui rend bien ! 20 boulevard Saint-Martin, 75010 Paris
Photographies : Agathe Tissier
Texte : Laurie Picout
Réalisation : Sylvia Laquerbe de chez Parallel Architecture, https://parallel.fr