Le projet « Microhome », imaginé par le studio Between The Walls pour le village de Dilove, en Ukraine, se présente comme une réponse architecturale ambitieuse à de multiples enjeux : logement pour personnes déplacées, revitalisation économique et touristique, mais aussi réinterprétation du patrimoine moderniste.
Le studio puise en effet son inspiration dans les petites formes architecturales des années 1950 – comme les abribus soviétiques – pour créer un lien entre passé et présent.
Le plan de 22 mètres carrés est optimisé à l’aide de mobilier multifonction, d’espaces modulables et d’une circulation libre et fluide. La forme hexagonale est divisée en quatre zones interconnectées : entrée, cuisine, chambre et bureau. Le noyau central est dévolu à la salle d’eau.
Tous les rangements s’accrochent à ce noyau, la table et le bureau prenant place côté fenêtres. Entre les deux, un passage permet de se déplacer de manière circulaire.
Les fenêtres panoramiques offrent des vues imprenables sur le lever et le coucher du soleil, ainsi que sur la carrière voisine. Ces grandes baies vitrées valorisent le rapport au paysage.
Fluide et parfaitement optimisée, cette organisation spatiale est inspirée des micro-logements urbains, avec des zones d’usage qui peuvent s’entremêler.
Exemple d’astuce d’optimisation de l’espace, le lit se replie facilement dans un placard, créant un espace détente avec des chaises pliantes. Des meubles de rangement modulaires sont intégrés pour accueillir des éléments tels qu’un lave-linge et un sèche-linge.
Parfaitement intégré dans son contexte, le projet vise à relancer la production de copeaux de marbre dans la région et fait appel au bois comme matériau principal car en abondance autour du site. Les murs sont constitués de dalles de béton, panneaux SIP isolant et une ossature métallique pour maintenir l’intégrité structurelle en angle.
Élément central, la salle d’eau est dotée d’un plancher surbaissé et d’un rideau hydrofuge pour contenir l’eau dans la pièce. Des toilettes escamotables sont discrètement dissimulées dans un placard, optimisant ainsi l’espace dans cette pièce compacte. Le lavabo, les toilettes et le réservoir sont intégrés aux meubles, grâce à une structure pivotante en acier capable de supporter des poids allant jusqu’à 270 kilos.
Conçu pour maximiser l’efficacité, le processus de construction de cette maison est rationalisé en quatre éléments : la structure métallique, la charpente principale pour les murs et les planchers, les fenêtres et le toit. Ces éléments s’imbriquent comme les pièces d’un puzzle, facilitant ainsi un assemblage simple et rapide. Mais si l’idée principale est de construire vite et à moindre coût dans le but d’héberger des personnes déplacées, des structures collectives (modules préfabriqués, dortoirs modulables…) avec espaces communs mutualisés (cuisines, sanitaires, salles communes) favorisant l’entraide pourraient être aussi intéressantes.
Le projet pose également la question des problématiques d’isolation thermique en cas de forte chaleur ou de grand froid, mais aussi de préservation de l’intimité des habitants, pour générer un sentiment de sécurité.
Si le studio parvient à ancrer son projet dans un dialogue avec les futurs usagers et les acteurs locaux, il pourrait dépasser le statut d’exercice stylistique pour devenir un outil de résilience ou une future offre touristique.
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