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Le Salone del Mobile 2025 : notre sélection design

Du mobilier aux objets, une exploration des créations qui marquent cette édition

Le Salone del Mobile, chaque année, c’est l’occasion de découvrir des créations qui étendent et renouvellent les codes du design. En 2025, on a encore eu droit à de belles surprises. Dans cet article, on vous dévoile les pièces qui ont retenu notre attention, celles qui captent l’essence du moment et changent notre manière de vivre au quotidien. Entre objets à la fois beaux et pratiques, traditions revisitées et audaces contemporaines, nous vous présentons notre sélection des créations qui, à notre avis, vont s’imposer comme de véritables incontournables.

Lambert & Fils : l’essentiel en lumière

 

Le studio montréalais a discrètement présenté Ipoli, une collection qui mise sur l’essentiel : un design vif, mobile et instinctif. IPO 07, l’un des modèles phares, en est l’incarnation : sa tête pivotante, perchée sur une tige élancée, module l’éclairage d’un simple effleurement grâce à son variateur tactile. Née dans l’atelier à partir de pièces existantes, Ipoli illustre une sobriété agile et durable : un geste, un mouvement, une lumière.

 

@lambertetfils

Fantin : L’industriel revisité pour l’intérieur

 

Sous le signe de PLUS, Fantin célèbre la croissance et l’évolution de ses collections emblématiques. Sur le stand, la spectaculaire étagère industrielle Frame en Pale Gold dresse ses cinq mètres de haut, tandis que le système Wave installe son langage plus doux et domestique. Parmi cette ligne, le bureau suspendu Wave capte immédiatement l’attention. Conçu par ruga.perissinotto, il se déploie comme un ruban métallique finement plié, offrant une surface de travail légère et un tiroir intégré d’une grande praticité. La tôle incurvée, solidement ancrée au mur par une fixation mécanique, allie l’esthétique bidimensionnelle à une fonctionnalité sans compromis. Disponible dans toute la palette Fantin, ce bureau transforme chaque espace en un écrin de style épuré, où la courbe devient support et la simplicité, une signature.

 

@fantinsrl

Luceplan : la lumière en équilibre

 

Luceplan fait de chaque création un dialogue entre rigueur architecturale et légèreté. Avec Markis de Daniel Rybakken, la suspension devient un trait fluide : trois tiges en aluminium dressées, drapées d’un voile de tissu recyclé, dessinent une ligne épurée que l’on module à volonté, entre éclairage homogène et confort visuel sans éblouissement. À ses côtés, J‑us d’Alessandro Zambelli réinvente le lustre traditionnel : un rail central en aluminium accueille des bras de cuivre et de fibre de verre qui s’assemblent en un réseau de points LED, jusqu’à 36 têtes de lumière. Résultat : une présence graphique et sculpturale, aussi bien adaptée au salon contemporain qu’à l’audace d’un espace professionnel.

 

@luceplan_lighting

Chez Poliform, l’élégance prend toutes les formes

 

Cette année, Poliform imagine une maison idéale, où chaque pièce est pensée comme un paysage d’architecture intérieure. Deux pièces fortes retiennent notre attention : d’un côté, les tables Reef, sculptées dans le béton comme des galets façonnés par l’eau. Leur texture brute, presque minérale, dialogue naturellement avec l’extérieur. De l’autre, le fauteuil Ponte, signé Emmanuel Gallina, joue les équilibristes entre légèreté et structure. Inspiré du monde nautique, il reprend la silhouette tendue d’un pont suspendu, pour un design à la fois aérien et stable. Un jeu d’équilibre qui dit tout de l’art de vivre selon Poliform.

 

@poliform_official

Flos : Nouveaux Horizons Lumineux

 

Flos conjugue passé et futur en révélant deux pièces aussi opposées que complémentaires. D’un côté, Jam Session de Piero Lissoni revisite la torche antique avec un humour discret et une modularité contemporaine : une base en béton brut accueille jusqu’à trois tiges élancées coiffées de diffuseurs en verre ou en aluminium, comme autant de « super-bougies » à combiner à l’envi. De l’autre, Luce Cilindrica de Ronan Bouroullec explore l’évanescence du verre borosilicaté dans une composition suspendue d’une légèreté presque irréelle. En héritière de Luce Orizzontale, cette suspension linéaire révèle un raffinement subtil, presque spirituel, à travers ses modules cylindriques translucides. Chez Flos, la lumière devient matière narrative, entre ancrage et élévation.

 

@flos

Cassina : soixante ans d’icônes rééditées

 

Après Karakter x Cassina et l’étonnant « Me From Outside » signé Pietro Terzini, Cassina consacre sa troisième actualité au soixantième anniversaire de la Collection Le Corbusier®, Pierre Jeanneret®, Charlotte Perriand®. Pour l’occasion, la maison dévoile quatre modèles fondateurs, dont le petit Fauteuil Grand Confort, dans trois teintes inédites, où velours mohair et cuirs pleine fleur se marient à des structures métalliques brillantes.
Archétype du mobilier moderne depuis 1929, ce fauteuil incarne le rationalisme : l’armature tubulaire reste indépendante des coussins généreux, soulignant la tension entre squelette et remplissage. Pensé pour encourager la conversation, il offre un maintien moelleux grâce à ses fibres de polyester recyclées, tout en affirmant son élégance dans n’importe quel salon ou espace compact. Cette réédition durable, fruit d’une collaboration étroite avec les héritiers et la Fondation Le Corbusier, prouve que le design essentiel traverse les époques sans jamais se démoder.

 

@cassinaofficial

Chez DCW, le lustre se réinvente

 

Chez DCW éditions, la lumière ne se contente pas d’éclairer, elle structure l’espace. À Euroluce, le studio parisien dévoilait plusieurs nouveautés audacieuses, dont la spectaculaire Lampe C, signée Thierry Dreyfus. Un lustre d’un genre nouveau, tout en acier inoxydable, composé de 6 400 anneaux qui captent et reflètent la lumière sans l’aide du moindre cristal. Monumentale et aérienne, presque liquide, cette pièce joue avec le vide pour mieux révéler le volume. L’éclat est vibrant, mouvant, presque hypnotique. Pensée pour les grands espaces, elle offre une lumière modulable, projetée en haut comme en bas, et s’adapte à tous les projets grâce à un système d’installation simplifié. Une nouvelle façon de suspendre le temps… et la lumière.

 

@dcw_editions

Knoll : tisser l’inspiration

 

Installé pour la première fois sur Via Palermo, le showroom transformé par Ippolito Fleitz mêle rubans, cordages et ombres portées pour évoquer le fil conducteur de la création. Au cœur de ce décor sensuel, le Molamisa Sofa d’EOOS déploie ses modules courbes et ses dossiers réglables, offrant des îlots de confort où chaque position se réinvente. À ses côtés, la Sooso Side Table joue les sculptures de bois. En l’espèce, trois cylindres entrelacés qui se prêtent aussi bien au plateau qu’à l’œuvre d’art. Deux pièces phares où la modularité et la matière racontent à leur tour l’histoire d’un design en mouvement.

 

@knoll

ILKW : la lumière nomade

 

Pour sa première édition au Salone del Mobile, ILKW transforme son stand en un écrin minimaliste où flotte sa nouvelle collection de lampes. Mais c’est le Snowman8 de la collection Daylight Bulb qui capte tous les regards : un petit « bonhomme de neige » soufflé en une seule pièce de résine polycarbonate japonaise, sans joint apparent. Posée au creux de la main, cette lampe portable diffuse une lumière naturelle, uniforme, sans ombre, et tient jusqu’à 70 heures sur une seule charge. Un effleurement du bouton tactile suffit à varier l’intensité ou à programmer la veilleuse. Déclinée en quatre teintes pastel, Snowman8 incarne la promesse d’un éclairage ludique et fonctionnel, à emporter partout.

 

@ilkwdesign

Artemide : L’éclairage engagé et intemporel

 

Chez Artemide, chaque luminaire se fait porte-voix d’une vision alliant engagement et maîtrise technique. La Criosfera de Giulia Foscari s’inspire des carottes de glace antarctique : un cylindre en verre soufflé recyclé, gravé de niveaux de CO₂, qui diffuse une lumière claire et porte un message climatique fort. À ses côtés, la Sintesi, première création d’Ernesto Gismondi en 1975, réapparaît en version pose‑table fidèle à son esprit d’origine : deux arceaux métalliques en « C » forment un socle articulé, supportant un réflecteur orientable et réglable en hauteur. Ensemble, ces pièces illustrent la démarche d’Artemide : concilier responsabilité environnementale et élégance fonctionnelle pour façonner une lumière à la fois engagée et pérenne.

 

@artemide_lighting

Oluce, l’éclat du design à travers les décennies

 

Du côté d’Oluce, la lumière est bien plus qu’un simple outil fonctionnel : c’est une matière à sculpter, une émotion à capter. Pour cette édition 2025, la maison italienne revisite ses classiques avec élégance, à commencer par la Spider de Joe Colombo. Créée en 1965, cette lampe à l’esthétique pop et technique, un réflecteur inclinable monté sur une tige chromée, reste un manifeste de modernité, toujours aussi percutant 60 ans après sa naissance. À ses côtés, la lampe Agnoli, dessinée en 1954 par Tito Agnoli, revient dans une version table. Ultra minimaliste, dotée d’un ingénieux système coulissant, elle conjugue rigueur fonctionnelle et raffinement brut. Deux icônes qui prouvent qu’un bon design ne vieillit jamais, il évolue.

 

@o_luce

Boffi : la couleur comme structure

 

Avec Cromatica, Fratelli Boffi et Storagemilano font de la couleur un élément porteur d’espace. Le Platea se déploie comme une invitation au partage, ses modules souples posés sur un socle en eucalyptus laqué apportant chaleur et mouvement. Face à lui, Arcano se fait confident : son plateau coulisse, dévoilant un cœur miroir et des étagères en bois précieux, comme autant de saynètes cachées. Ensemble, canapé et table tissent une conversation entre courbes et surfaces laquées, où chaque nuance colore l’atmosphère et redéfinit la géométrie du salon. Deux créations qui, dans le langage de Cromatica, transforment meubles et couleurs en une grammaire spatiale inédite.

 

@boffidepadova_official

Kartell, l’avenir à portée de main

 

Dans un dialogue sans cesse renouvelé entre innovation et design intemporel, Kartell propose une vision de l’avenir à travers des créations qui repoussent les frontières de la matière et de la forme. Sur le stand du Salone del Mobile, l’expérience plonge les visiteurs dans un univers où se rencontrent les nouvelles créations et les classiques emblématiques de la marque. Parmi les pièces incontournables, la collection Lepid de Patricia Urquiola se distingue par son audace graphique. Les bibliothèques et consoles, aux lignes simples et épurées, jouent sur les emboîtements et superpositions, apportant une fluidité unique à l’espace. Le profil, tel un dessin à main levée, se déploie léger, comme une esquisse qui donne forme aux volumes sans alourdir l’ensemble.

 

@kartell_official

À côté, la lampe Aura de Tokujin Yoshioka diffuse une lumière douce et enveloppante. Ses ailes se superposent délicatement, créant une atmosphère presque irréelle, comme suspendue dans l’air. La lumière se diffuse de manière fluide et changeante, faisant d’Aura bien plus qu’une simple lampe : une œuvre lumineuse, véritable poème du futur.

Fermob : l’élévation au quotidien

 

Dans le jardin intérieur que Fermob installe au Salone, Nuage s’impose comme une invitation à travailler les pieds sur terre… et la tête dans les nuages. Son plateau en chêne clair semble léviter sur des pieds d’acier, tandis qu’une étagère circulaire, telle une petite île, pivote pour accueillir lampe, plante ou carnet du moment. Sous ses airs poétiques, Nuage garde vos essentiels à portée de main sans jamais encombrer, offrant un véritable havre de créativité au cœur de la maison.

 

@fermob

Muuto : le sofa à géométrie variable

 

Dans son appartement installé en plein cœur de Brera, Muuto propose une expérience douce et sensorielle. Chaque pièce raconte un moment de l’année, une sensation : la lumière qui change, les textures qui réchauffent ou rafraîchissent, les couleurs qui apaisent ou stimulent.

Au centre de cet espace, on découvre le Connect Modular Sofa, une pièce aussi belle que pratique. Avec ses lignes fines et son allure légère (presque flottante), il s’intègre naturellement dans n’importe quel cadre. Son vrai atout ? Il s’adapte à toutes les envies grâce à ses 14 modules combinables. Que ce soit dans un salon, un bureau ou un espace plus public, il trouve toujours sa place, sans jamais imposer la sienne. Simple, élégant, évident.

 

@muutodesign


Texte : Robin Bullot