Un appartement haussmannien très contemporain.
Cinq pièces dans 40 m² ! C'est le défi qui attend l'architecte Camille Fernez quand sa cliente lui demande de bien vouloir s'occuper de "ce taudis cloisonné" (selon ses mots) qu'elle vient d'acheter. Nous, on aurait fui ! Mais pas Camille Fernez. Elle a de la ressource et peut s'appuyer sur une solide formation. D'abord Penninghen puis l'École Spéciale d'Architecture à Paris. Elle passe ensuite 3 ans dans l'agence de l'architecte japonais Shigeru Ban. Le talent fera le reste !
La cliente aime l'art et habitera seule. Ces deux informations constituent le cahier des charges de Camille et c'est en ce sens qu'elle pense l'appartement. Il est entièrement restructuré, décloisonné et séparé en trois espaces distincts en enfilade. La cuisine et la salle à manger sont installées dans l'entrée. Plus loin, dans la grande pièce, vient le séjour. De là, en franchissant une grande verrière, on accède à la chambre et la salle de bain. Afin de bénéficier du charme haussmannien d'origine, le parquet a été récupéré sous la moquette et certaines moulures ont été rénovées.
On découvre ici de nombreux choix audacieux qui sont la patte de l'architecte : la peinture très sombre, presque noire de la cuisine, la salle de bains complètement ouverte sur la chambre ou encore la moquette rose. Mais cet appartement est également truffé de détails à la fois pratiques et esthétiques. Notamment la grande étagère basse du salon qui sert à exposer de nombreuses œuvres d'art. Il en résulte une ambiance très contemporaine qui se fond étonnamment bien dans une première écriture Haussmannienne du lieu.
Pour sublimer cet espace, la plateforme Artsper a ajouté sa touche artistique en sélectionnant différentes œuvres d'art que nous vous faisons découvrir ici.
En face de l’entrée, à gauche de la porte des WC, le Petit arbre rouge sur fond bleu de Alexandra Battezzati
Les repas sont servis sur une table en marbre Knoll, éclairés par la suspension AIM des frères Bouroullec. Les chaises sont aussi de chez Knoll, elles ont été chinées et retapissées.
La vue vers la cuisine en modules de couleur noire de chez ARIVAT. Cet espace était par nature très sombre. Plutôt que d’en faire un problème insoluble, Camille Fernez l’a intégré à 100% et en a joué la carte à fond. Du coup, il paraît très lumineux. C’est ça, l’art du contraste.
La vue du salon dans sa largeur, depuis la chambre. À gauche, derrière le canapé, un grand placard toute hauteur a été dissimulé dans le mur. Au fond, au-dessus de la tablette basse, un grand tableau de l’artiste Jazzu. Au centre de la pièce, devant le canapé, une table basse en pierre dessinée par Camille Fernez.
L’étagère basse est particulièrement utilisée ! Avec de gauche à droite, une acrylique sur papier de riz de Nicolas Dubreuille, la photographie Soweto vue du ciel par Thomas Hoeffgen et la sculpture Moonshine par Haude Bernabé.
Vue vers la chambre et la salle de bains au fond et sur la photographie Cachalots II par Franck Seguin.
La vue vers la chambre avec le grand placard – tête de lit dessiné par Camille Fernez. Au-dessus du lit, une sérigraphie de l’artiste figuratif François Morellet. À droite, la douche, et au sol une moquette rose.
Un choix audacieux de teintes avec l’ensemble gris et la vasque rose foncé. Miroir et vasque de chez Ceramica Cielo et suspension de chez Sammode.
Photographies : Fabienne Delafraye, www.fabiennedelafraye.com
Texte : Grégoire et Jean
Réalisation : Camille Fernez, https://www.camillefernez.com/