Les deux associées de l’agence Laune Architecture, Laure Grabulos à droite et Pauline Marcyniuk.
L’appartement familial de Laure Grabulos Laure Grabulos, architecte chez Laune Architecture, arrive avec son compagnon rue Condorcet dans le 9e arrondissement de Paris il y a 5 ans. C’est un quartier très vivant que nous ne connaissions pas du tout avant d’emménager ici ! Nous étions auparavant dans le Marais, un quartier beaucoup plus touristique dans lequel on commençait à étouffer. On trouvait qu’il manquait une vie de quartier. Dans le 9e, on a rapidement retrouvé cette ambiance de petit village où l’on a tout à proximité : le café, la boulangerie, le square d’Anvers avec vue sur le Sacré-Cœur, les manèges… et la rue des Martyrs avec tous les commerces de bouche nécessaires. Sans compter que les bureaux de l'agence Laune Architecture sont rue de Navarin, à 500 m de l’appartement !
Si Laure s’est tout de suite plu dans ce quartier, elle a également eu un coup de cœur pour son appartement, rue Condorcet. Il est très lumineux et a une bonne énergie. On s’y est senti très bien dès la première visite.
Le couple vit ici à deux pendant trois ans. Et puis… vient l’envie de fonder une famille. Mais problème : l’appartement ne comptait qu’une chambre. Pour autant, on n’avait pas envie de le quitter car on s’y sentait vraiment bien et on avait réussi à recréer une petite vie de village dans ce quartier très familial. L’architecte ayant plus d’un tour dans son sac, elle décide de mettre ses compétences à profit et de restructurer l’appartement. Elle se lance dans l'aventure avec le concours de son associée de Laune Architecture, Pauline Marcyniuk. L'objectif : y loger une chambre d’enfant en plus de la chambre parentale. En fait, on a complètement inversé les espaces jour et nuit ! Le double salon s’est transformé en deux chambres en enfilade, la salle de bains accueille la nouvelle cuisine (et inversement), et l’ancienne chambre est devenue la pièce de vie.
Un habile tour de passe-passe qui permet aujourd’hui d’accueillir trois occupants, sans compter les amis de passage le temps d’un dîner !
Nous voici chez Laure. Quand on arrive, on a immédiatement une vision de l’appartement dans toute sa longueur. A droite, l’enfilade des deux chambres, à gauche, on aperçoit le fond du salon et son miroir qui renforce l’impression de profondeur.
Dans le couloir, un petit coin a été aménagé comme un vestiaire avec une malle récupérée dans la famille de Laure, sur laquelle on peut poser un sac, des clés…
Direction la cuisine ouverte, anciennement la salle de bains donc. On a déposé une cloison, fait une reprise de parquet haussmannien pour recréer un volume homogène, comme si la pièce avait toujours été là. Laure a également découpé des moulures en staff, reprenant la nouveau dessin de la pièce. Le sens du détail… !
Côté cuisine, elle s’est servie du décroché d’un ancien conduit de cheminée pour venir y encastrer trois colonnes de profondeur 60 intégrant en partie basse un frigo, lave-vaisselle, four… Et en partie haute, les éléments techniques (hotte, chaudière…). On a favorisé des façades blanc mat pour que ça se fonde au maximum dans la pièce. On a préféré mettre en valeur les codes classiques de l’appartement haussmannien.
Face à la cuisine, une grande table qui sert à la fois de table pour diner, recevoir, mais aussi d’espace de travail pour cuisiner.
Elle a été fabriquée par le conjoint de Laure. On a récupéré 4 planches de wagon que l’on a retaillées dans la longueur et assemblées par-dessous avec un tasseau de bois. Et on a juste posé des pieds de tréteaux Ikea dessous.
J’aime beaucoup recevoir, dresser une belle table, avec une jolie vaisselle. Dans les placards, on retrouve donc des assiettes, tasses et coupelles en céramique que Laure trouve sur des marchés, chez des artistes qu’on lui recommande ou des connaissances. On est sensibles au travail des artisans, des matériaux naturels.
On passe côté salon. Le canapé couleur brique de sienne de chez Merci est installé face à la fenêtre pour bénéficier d’une vue vers l’extérieur. On n’a pas de télé, donc pas besoin d’être face à un mur ! L’idée c’était d’avoir la table parallèle à la cuisine et de ne pas se retrouver dos au canapé.
Et au dessus du canapé, les architectes ont créé une petite bibliothèque. Quant au mobilier, Laure s’est amusée à mixer pièces chinées et oeuvres contemporaines à l’image de la potence Jean Prouvé ou de la table basse Dialect de chez Serax.
On repart en direction du couloir d’entrée pour continuer la visite… en passant devant l’étagère vintage String servant à disposer quelques livres et objets “coups de coeur” du couple.
Nous voilà dans la salle de bains, toute blanche. L’idée, c’était de retrouver les mêmes matériaux dans tout l’appartement. On a le même plan de travail que celui de la cuisine, idem pour les façades. On voulait, là aussi, que ça se fonde avec les murs blancs.
Seule touche de couleur, la robinetterie noire mat, choisie pour son côté graphique et contemporain.
La chambre parentale se veut épurée. Un lit, un dressing, un tableau en diptyque (Remake de Nicolas Dhervilliers) et une jolie suspension Akari de Noguchi. Simple mais terriblement efficace !
Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Julie
Réalisation : Laune Architecture