Un petit coin do Brazil dans un 54 m² à Paris
L’appartement voyageur de Juliano.
Il règne ici comme un air de métissage, des effluves de samba endiablée mêlées à la douce élégance parisienne. Un mariage heureux célébré par Juliano et son mari brésilien, le fil directeur de leur projet de rénovation qui voulait fusionner le style haussmannien avec des touches tropicales.
Nous sommes ici dans le quartier des Épinettes, au cœur du 17e arrondissement parisien, dans un immeuble du début du XXe siècle, avec sa belle façade parée de briques. Lors de la visite, le couple découvre un appartement avec une disposition quelque peu atypique, une forme en sifflet qui pourrait de prime abord rebuter. Mais Juliano y voit là une opportunité : l’occasion d’avoir une triple exposition, avec donc beaucoup de lumière naturelle. Plus problématique, l’existant a déjà subi de maladroites transformations : cloisonnements multiples, dépose des moulures et cheminées d’époque, carrelage au sol, peintures hors de mode… Le charme d’antan semble bien loin !
Armés de patience et de leurs inspirations, Juliano et son mari se lancent donc dans une rénovation minutieuse. On a posé du parquet point de Hongrie en chêne, recréé les moulures et cimaises et restauré toutes les portes anciennes ! Ensuite, on a intégré des touches de vert pour rappeler la nature exotique, posé du papier peint au motif tropical, installé des œuvres et des photos de Rio de Janeiro, ainsi que du mobilier vintage brésilien. Une vraie renaissance teintée d’exotisme ! Prêts pour un voyage en images ?
Après des études de design et de management à New York, Juliano travaille aujourd’hui dans le marketing. Passionné par le design et l’architecture, il a très longtemps habité à Rio de Janeiro, d’où ses affinités pour le modernisme et le tropicalisme brésilien.
Caractérisé par sa parure de briques et sa forme en sifflet, l’immeuble est situé dans le quartier des Épinettes à Paris. Un lieu en pleine évolution, avec l’arrivée du tram, de la ligne 14 et la réhabilitation des rues autour du nouveau tribunal judiciaire. J’ai voulu parier sur l’avenir de ce quartier qui sera le prochain Batignolles !
Dès l’entrée, le ton est donné dans la pièce de vie ! Parquet clair en point de Hongrie, papier peint tropical de chez photowall.fr, marbre omniprésent, contraste des teintes noires et blanches… Élégance et évasion sont au rendez-vous !
Compacte et ultra-optimisée, la cuisine se glisse au fond de l’appartement. Comme j’aime préparer des petits plats, je voulais une cuisine ouverte, avec un îlot face à la télévision.
Modules de cuisine de chez Howdens.
La cuisine existante était dans l’entrée et beaucoup trop petite. La plus grosse contrainte du projet a été de la déporter de l’autre côté de l’appartement où il n’y avait pas d’évacuation. Nous avons donc récupéré un maximum de pente sous la chape pour en installer une et placé une pompe sous l’îlot pour expulser les eaux usées vers l’évacuation principale.
À table ! Oui, mais pas à n’importe laquelle ! Adorateur des intérieurs avec du marbre, dans toutes ses couleurs et veinures, Juliano a opté pour un plateau de Maisons du Monde qui se marie parfaitement avec l’îlot de la cuisine et avec des chaises des années 50 qu’il a lui-même chiné.
Au plafond, suspension Brille.
Face à la table en marbre, le grand miroir chiné agrandit encore un peu plus l’espace et reflète la silhouette des feuilles de palme.
Vue sur le séjour depuis la cuisine. Chaque pièce de mobilier et touche de couleur a été soigneusement réfléchie pour s’intégrer à l’atmosphère générale, comme le lustre Vertigo de la designer Constance Guisset ou le petit banc de chez West Elm.
Même la chatte de la maison fait partie du projet ! Cette Scottish Fold s’appelle en effet Açaï, en référence à un fruit de l’Amazonie.
Dans le séjour, les étagères sont peintes d’un vert typiquement brésilien. Les fauteuils ont été chiné, le lampadaire est le fameux AJ d’Arne Jacobsen.
Sur le canapé de chez Fly, les coussins colorés ont été réalisé sur-mesure avec du tissu brésilien.
Tel un décor de théâtre face à la pièce de vie, l’accès à la petite salle d’eau et aux W.-C. arbore fièrement et entièrement sa teinte exotique.
Du marbre trouve aussi place pour la douche de la petite salle d’eau.
Vasque de chez Differnz.
Surprise au bout du couloir qui mène à la chambre : un bouddha en paisible lévitation veille sur les habitants.
La chambre joue des mêmes codes de couleurs.
Au plafond : suspension CB2 ; au dessus des chevets : suspensions en marbre vert et laiton Gabriel de Made.com.
La commode vintage de la chambre a été directement chiné au Brésil. Au mur, une peinture de Juliano entretient parfaitement l’atmosphère. Elle évoque les deux montagnes au bout de la plage d’Ipanéma, les Morro Dois Irmãos, les Monts des Deux Frères.
Vue sur la chambre depuis la salle de bains. Les tables de chevet, la coupe réalisée par un artisan thaïlandais, le sommier ou encore la suspension multiplient les ambiances boisées et naturelles.
Dans la salle de bains, le marbre est encore roi… ou plutôt sa réplique ! Malheureusement le marbre est de plus en plus cher et j’ai donc opté pour des imitations en plaques extra grand format. Les marques italiennes de grès cérame innovent constamment et proposent des produits d’exception qui répliquent à la perfection son aspect.
Dans la salle de bains, l’ambiance se veut plus intimiste avec des teintes plus sombres. La vue sur le nouveau tribunal judiciaire de Renzo Piano est un beau décor de fond !
Açaï peut être contente : ses maîtres ont pensé l’aménagement jusqu’au moindre détail !
Les adresses “les yeux fermés” de Juliano :
Pour un dîner parfumé : Junglii, un restaurant indien au décor soigné avec un staff super sympa et des plats délicieux, 78 rue de la Jonquière 75017
Pour prendre un verre dans un lieux décalé et chaleureux : Le Hasard Ludique, une ancienne gare de la petite ceinture de Paris transformée en resto bar. 128 avenue de Saint-Ouen, 75018 Paris
Pour un bel objet design : Blou, idéal pour des inspirations, des idées cadeaux… 97 rue Legendre, 75017 Paris
Photographies : Agathe Tissier
Texte : Jordi Patillon