Habiter en bord de mer et n’avoir sur l’extérieur qu’une unique vue ? Voilà qui entache quelque peu l’attrait de tout bien immobilier… Mais l’architecte Olivier Rozé ne s’arrête pas à pareille considération et parvient au contraire à révéler tout le potentiel d’un local semi-aveugle de Saint-Malo, bien vite transformé en un chaleureux pied-à-terre.
Régulièrement amené à séjourner aux quatre coins de l’Hexagone pour le suivi de ses différents projets, l’architecte parisien Olivier Rozé entretient un lien tout particulier avec la ville de Saint-Malo… C’est ici en effet que vit son fils depuis une dizaine d’années. Le développement de son activité professionnelle sur la côte ouest lui fournissant désormais maintes occasions de lui rendre visite, Olivier Rozé se met en chasse d’un pied-à-terre malouin.
Après plusieurs années de recherches infructueuses, l’architecte tombe enfin sur la perle rare dont il rêvait ! Au rez-de-chaussée de l’ancien hôtel Victoria datant de la fin du XIXe siècle se trouve un local de 47 mètres carrés dans lequel Olivier Rozé se projette d’emblée. En front de mer, à 15 minutes à pied des remparts de la vieille ville et à 2 minutes du cœur du quartier Saint-Servan, le bien s’avère idéalement situé. Il présente toutefois un volume atypique qui en aurait découragé plus d’un. L’appartement présente en effet une forme trapézoïdale complexe à aménager et, fait le plus marquant, une seule et unique fenêtre. L’espace ne manque toutefois pas de lumière naturelle ! Quatre ouvertures zénithales permettent en effet aux rayons du soleil de pénétrer jusqu’au fond du futur logement.
Olivier Rozé ne se laisse pas intimider par ces caractéristiques. Après s’être interrogé sur la nécessité d’entretenir un dialogue visuel avec l’extérieur depuis chacune des pièces du programme, l’architecte se lance dans la transformation de ce local brut en un logement fonctionnel. Pensé comme un véritable 3 pièces malgré sa superficie réduite, l’appartement, destiné à la fois à recevoir, travailler et vivre en famille, mise sur une décoration simple mais chaleureuse pour faire oublier les contraintes spatiales auxquelles l’architecte a dû faire face.
« La complexité de l’aménagement m’a poussé à faire de la menuiserie la vraie valeur ajoutée du projet. Elle cloisonne, redimensionne, accueille, se creuse, disparait… Son épaisseur fonctionnelle libère les espaces, définit leur limite et libère les circulations pendant que sa peau change de couleur et de matière. Elle a rendu possible un certain minimalisme de l’aménagement au service de la fonctionnalité, tout en donnant du caractère, mais aussi de la douceur, à l’ensemble », explique ainsi Olivier. Délimitant l’espace de la chambre parentale, les rideaux jouent également un rôle essentiel dans cette quête de fonctionnalité et de douceur chère à l’architecte, qui lui a permis de transformer avec brio ce local sans âme en un chaleureux cocon !