L’appartement-jardin d’Anthony
56 m²
Paris, France
41 000 €
Industriel
Minimalisme radical
2 pièces
Anthony Benarroche Architecte
Article réservé aux membres Sloft+
Cette Visite Guidée est issue de
Sloft Édition 04
De l’architecture comme de l’acupuncture : voilà comment Anthony Benarroche image son intervention dans le 20e arrondissement, à l’est de la capitale.
À la recherche d’un appartement des années 1970,
« avec les qualités inhérentes à ces années de construction, comme de grandes baies vitrées, un plan rationalisé, un espace simple et dépouillé », l’architecte et enseignant à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est découvre ce bien atypique dans un immeuble judicieusement nommé « Les Toits de Paris », car situé sur le point le plus haut de la ville.
« Le conducteur de travaux m’alertait sur l’aspect trop brut des matériaux. Je lui répondais : encore!»
Suite à une annonce parue sur le site Se Loger, sa visite réserve en effet une surprise de taille : un lieu
« dans son jus, ayant subi quelques dégâts des eaux... mais avec une terrasse plus grande que l’appartement et aux plantations anarchiques incroyables ! On avait l’impression d’être projeté dans une villa désuète en banlieue de Los Angeles, laissée en friche comme après une apocalypse de zombies » ! Non mentionné dans l’annonce, ce petit coin de paradis est une respiration inattendue dans ce quartier hétéroclite à
« l’aspect très domestique et très plaisant à vivre ». En travaillant de façon très ciblée, l’objectif du projet est de
« donner un caractère humble à l’appartement afin de ne pas concurrencer cette terrasse et de renforcer l’idée d’un paysage intérieur et extérieur brut ».
« Je travaille de façon intuitive pour conserver une forme de spontanéité. »
C’est en se fiant à ses premières impressions qu’Anthony conçoit le projet.
« Je travaille d’abord de façon intuitive : voir d’où vient la lumière, quel est le parcours, quelles sont les proportions des pièces... Il s’agit ensuite de savoir comment projeter dans la réalité ces sensations. Cela passe par une réduction de moyens afin de conserver une forme de spontanéité, qui se traduit aussi par l’idée de donner une impression non figée à un espace qui se veut évolutif. » Déjà très efficace, l’organisation d’origine est donc peu modifiée. Pour répondre au budget réduit, la conception globale est pensée pour optimiser les coûts, avec un maximum d’effet pour un minimum d’intervention,
« du déshabillage plutôt que de l’ajout », résume Anthony. Un projet dans la sobriété et l’épure, qui remet en valeur les matériaux d’origine, la continuité entre intérieur et extérieur, la lumière naturelle. Une vraie piqûre de rappel...
