S'inspirerRénoverAcheter/Vendre

83 m² où tout trouve sa place à Paris

Un appartement familial qui voit grand dans le Nord-Ouest parisien  

Ceci est une Visite Guidée issue d'une réalisation avec Sloft Projets.

 

Fiche Projet :

Surface : 83 m²

Localisation : Paris, France

Budget : 120 k€

Architecte : Félix Haudrechy pour Sloft Projets

 

« Nous vivions dans le quartier depuis longtemps et nous avions repéré cet immeuble, explique Emmanuelle qui y habite désormais avec son conjoint, Lucas, tous deux journalistes, et leurs trois garçons. Il fait face à un très beau square du XIXème siècle qu’entourent de nombreux bâtiments anciens… L’ensemble a un charme fou. » La construction sur laquelle ils ont jeté leur dévolu dénote pourtant dans le paysage : édifiée dans les années 70, elle surplombe l’ensemble de ses 15 étages brutalistes. Quand un logement s’y libère, le couple s’en porte immédiatement acquéreur : « il avait exactement la surface qu’on recherchait, même s’il lui manquait deux chambres. » Son balcon qui donne directement sur l’espace vert, son orientation double et son imposante baie vitrée sont d’autres atouts de taille pour la famille recomposée.

Architecture typique de son époque, ce quatre pièces ne brille pourtant pas par son plan ni sa distribution : des pièces tout en longueur, beaucoup de perte de place, des espaces extrêmement cloisonnés… C'est alors qu'Emmanuelle et son compagnon font appel à Sloft Projets qui leur recommande Félix Haudrechy, architecte HMONP. Celui-ci va optimiser tout l'appartement en redistribuant entièrement ses volumes. Parti-pris de cette rénovation : séparer l’espace réservé aux enfants de celui des parents par la pièce à vivre, lieu de rencontre et de convivialité.

La cuisine jusqu’alors fermée sera partiellement ouverte et dissociée du séjour par une cloison qui fera office de bibliothèque XXL. L’ancien salon cédera quant à lui sa place à l’espace nuit dédié à Emmanuelle et Lucas. De l’autre côté de l’appartement, les surfaces des deux chambres existantes seront revues : autant de place faite pour en créer une nouvelle en « second jour », dotée d’une verrière d’atelier qui ouvrira d’abord sur l’entrée de l’appartement, puis dans son prolongement sur la baie vitrée. Esthétiquement, l’architecte garde en tête les codes de l’époque de construction de l’immeuble, qu’il modernise.

Le 5 pièces familial ne possède pas de cave. Ce qui serait considéré comme un énorme handicap par certains est perçu très différemment par ses propriétaires, même avec des enfants qui grandissent vite et dont les activités changent d’année en année : « La place existe ailleurs dans l’immeuble, doté par exemple de nombreux locaux à vélos, précise Emmanuelle. En fin de compte, je vois comme une force le fait de ne pas en posséder : cela oblige à se défaire des choses qu'on a tendance à traîner trop longtemps avec soi. »

Et si le luxe, c’était l’espace ? Réponse sans appel pour la jeune femme : « Gagner 25 m² habitables nous a changé la vie. Chacun des garçons a son propre univers, son bureau, ses tiroirs… On les sent beaucoup plus concentrés et calmes depuis qu’ils ne font plus chambres communes. » Même constat du côté des parents : « J’ai vécu dans un appartement où dès que j’empoignais le sèche-cheveux, tout ce qu’il y avait autour s’écroulait faute de place attitrée. Quand on a des boulots aussi prenants que les nôtres, c’est quand même très agréable de ne pas avoir à chercher pendant des heures son pass Navigo. »

Moquette rouge, portes en plaqué chêne et plafonniers typiques… L’immeuble distille son ADN seventies jusque dans ses parties communes.

Dès l’entrée, la luminosité et les volumes de l’appartement séduisent l’œil. Au fond, un grand linéaire de placards qui permet de ranger les manteaux fait aussi office de buanderie : dans un souci d’optimisation d’espace, lave-linge et sèche-linge y sont intégrés.

Optimisation, toujours, avec ce banc qui cache un tiroir à chaussures.

« En entrant dans ces murs, j’ai l’impression d’être sortie d’un grand brouillard. »


Face au banc, la pièce à vivre nous ouvre les bras. Claire et conviviale, elle donne accès à la cuisine semi ouverte, à droite, et à la chambre parentale sur la gauche.

Emmanuelle, heureuse propriétaire des lieux, nous accueille dans la pièce à vivre qui réunit cuisine, salon, salle à manger… « J’aime sa versatilité et l’énergie qui y circule, surtout quand il fait beau et qu’on peut ouvrir les fenêtres… J’aime aussi y recevoir, parfois en très grand nombre, famille et amis. »

Autour de la table d’esprit industriel, chaises et fauteuils dépareillés ont été collectés au fil du temps. Lampe sur base jaune : Jieldé.

Volontairement blanc, l’appartement est à la fois sobre et chaleureux. « Trop de couleurs ou de motifs auraient parasité l’espace. Ce choix met aussi en valeur l’architecture dans laquelle nous vivons. » Fauteuils métalliques : Tolix.

Côté séjour, bibliothèque et meuble télé offrent un supplément non négligeable de linéaire à une pièce dont la principale paroi est vitrée. « Mon conjoint et moi-même sommes tous deux journalistes, les enfants lisent aussi beaucoup. Je n’ai jamais assez de place pour stocker les bouquins… »

Pensée pour séparer visuellement la pièce à vivre, la cloison et ses étagères abritent côté cuisine tablettes et bibelots. Appliques : La Quincaillerie Moderne.

Ni totalement ouverte, ni complètement fermée, la cuisine tout en longueur permet de préparer à manger à plusieurs, en toute sérénité. En plus de l’applique, la pièce est éclairée par un rail LED au-dessus et en dessous des meubles.

Les étagères incurvées accentuent l’effet de profondeur sans pour autant obstruer le passage. Luxe suprême : cuisiner avec vue sur un extérieur verdoyant… Carrelage au sol : Cesi.

Dans cet espace qui mixe affectif, pratique et ancien, la teinte lumineuse du carrelage 5×5 (Cesi) répond à celle du plan de travail en béton (Marius Aurenti). Le tout posé sur une cuisine Ikea.

Vue imprenable sur le parc depuis le 5ème étage : une bulle de verdure à portée de main.

Retour au séjour. Dans son prolongement, la chambre parentale se dessine.

Dans l’intimité de ses 11 m², on peut se reposer, travailler ou lire…

Deux penderies jouxtent le couchage. Le renfoncement créé, serti d’une tête de lit, sert aussi de chevet. Appliques : La Quincaillerie Moderne.

Chêne vernis et blanc immaculé, toujours, mettent en valeur les trésors et fétiches des habitants.

Un bureau ancien, qui appartenait à la grand-mère de Lucas, invite à la concentration.

La chambre des parents profite elle aussi de la vue sur le parc. Le balcon faussement désordonné apporte douceur et poésie à l’endroit.

Retour dans le séjour, où un meuble mid century fait office de bar.

Le canapé, oasis de confort, compte parmi les pièces récemment achetées par le couple. « Pour le reste, nous meublons au gré des opportunités et de notre instinct. »

On passe à l’espace nuit des enfants, séparé par une porte. Derrière la verrière d’atelier, une première chambre « en deuxième jour »

Ici encore, un concentré de praticité : des caissons (Ikea) habillent les murs sur leur hauteur et permettent de tout stocker.

Deux autres chambres, jumelles, complètent l’espace dédié aux trois garçons du couple.

Le couloir de circulation, à l’origine aveugle, gagne en luminosité grâce à l’ajout d’une verrière translucide qui donne sur la fenêtre de la salle de bain.

Derrière la porte, la pièce d’eau prend des accents pop. Vasque en béton moulé : The French Vikings Carrelage : Cesi.

Pratique avant de sortir, le miroir qui épouse les faces du mur porteur de l’entrée permet aussi de le camoufler… La pièce s’en voit encore agrandie.

Les adresses « les yeux fermés » d’Emmanuelle :
 
Pour découvrir une artiste qui crée ses propres lampes, abats-jours sur mesure et de très beaux vases.
L’ECLAIREUSE
58, rue La Condamine, 75017 Paris
Son atelier est derrière la boutique. Elle propose aussi quelques objets et meubles en brocante.
 
Pour ses expositions toujours passionnantes et son café.
LE BAL ET LE BAL CAFE
6, impasse de la Défense, 75018 Paris
Avec une terrasse arborée dans une petite impasse au calme derrière l’animation de la place de Clichy.
 
Pour un petit restaurant et épicerie portugaise avec une très jolie déco comme à Lisbonne.
COMPTOIR SAUDADE
27, rue de la Jonquière, 75017 Paris
On y propose de très bons produits, une excellente salade de poulpe, des pasteis de nata… Ambiance très conviviale et très chaleureuse.
 
Pour une bonne toile.
CINEMA STUDIO 28 
10, rue Tholozé, 75018 Paris
Parmi tous les cinémas dont est doté le quartier, celui-ci est sans conteste notre préféré. Avec sa petite cour intérieure et son bar, dans une rue derrière les Abbesses et fréquenté en son temps par Luis Bunuel et Jean Cocteau, voyage dans le temps garanti.

Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Claire Stevens

Réalisation : Félix Haudrechy