L’ancien garage a laissé place à cette allée pavée et fleurie. Les poutrelles métalliques de la charpente d’origine servent maintenant de support aux plantes grimpantes.
Un deux-pièces lumineux dans un ex-garage Renault.
C'est l'histoire d'un garage de quartier comme celle du cinéma dans la chanson d'Eddy Mitchel. Un jour le rideau de fer tombe. Et l'histoire s'arrête. Jusqu'à ce qu'un promoteur indépendant le récupère pour le transformer. En building supermarché ? Ici, ça sera plutôt des logements. La légende dit que c'est dans cet ancien garage Renault, à une rue de la porte de Clignancourt, que Jacques Mesrine y aurait fait réparer la voiture dans laquelle il trouvera la mort ! Parce que le promoteur doit faire son métier, il accroche un panneau "programme immobilier" sur la vieille porte en bois avec un numéro de portable. Jean, le futur maître des lieux, passe devant, voit le panneau, appelle le numéro, rencontre le promoteur, discute avec l'architecte, se projette et achète !
Il se passera trois ans entre ce premier coup de téléphone et le dernier carton déballé. Trois ans pendant lesquels le chantier va vivre aux rythmes des péripéties classiques de ce genre de projet : autorisations refusées, squat, problèmes de gros oeuvre... Mais au fil des mois, le garage se transforme pour laisser place à un bâtiment en "L" qui est en fait une succession de petits immeubles de deux niveaux accueillants différents types d'appartements, du grand loft en duplex au studio.
Les ponts élévateurs, les bidons d'huile et les caisses à outils ont laissé place à une jolie cour dallée aux espaces verts fleuris par ses copropriétaires. C'est au bout de cette allée que se trouve le repaire de Jean, un deux pièces bordé de baies vitrées où se mélangent les styles, entre mobilier moderne, contemporain et pièces plus baroques.
L'appartement commence au niveau de la cour par un escalier privatif menant à l'espace principal qui se trouve à l'étage. Les 41 m² de cet intérieur se répartissent ensuite en deux pièces : un large séjour avec une cuisine semi ouverte, un espace bureau, un salon-salle à manger et une chambre dans laquelle se trouve la salle de bain.
Postmoderne ? Industrialo-classique ? S'il est difficile définir le style de cet appartement tant il est varié, on peut sans hésiter dire qu'il est atypique ! Atypique par ses origines, atypique par son organisation, atypique par celui qui l'habite !
La vue sur la pièce principale vers le bureau avec au premier plan le salon où l’espace s’organise autour d’une table basse 45°/Tavolino de chez Molteni, avec un canapé Newman de chez Habitat, un meuble bas Stacked Storage System de chez Muuto Design et des fauteuils design. On retrouve les poutrelles métalliques d’origine qui courent encore le long du plafond. Une touche “industrielle” dans cet appartement à l’esprit plutôt moderne.
La vue vers l’entrée de la cuisine. Jean a choisi une cuisine semi-ouverte. Elle communique naturellement avec la pièce principale, mais n’y trône pas en majesté. Il doute de l’effet déco des alignements de placards. Par ailleurs, sa cuisine n’est pas un motif de fierté au point de la mettre en scène comme on installe à la vue de tous une peinture ou une sculpture dans sa pièce de réception !
Au plafond de la cuisine, une suspension rétro-moderne, création de la petite boutique Le Labo, nichée au milieu du passage du Grand Cerf dans le deuxième arrondissement de Paris.
Là aussi Jean joue les contrastes avec ce flambeau en argent très 18ème siècle posé sur la grande table des repas made in Galerie Sentou. Ici on est chauffé au gaz grâce à de grands radiateurs à ailettes Chauffage Décor dont le style s’accorde parfaitement aux origines industrielles du lieu.
Derrière la chaise Ghost de chez Mint Furniture, on aperçoit le haut des marches de l’escalier et une statue en plâtre qui accueille le visiteur.
Un chevet minimaliste avec une table de la Galerie Sentou et une lampe chinée de la marque italienne Targetti.
La sortie se fait comme l’entrée, par ce petit escalier où chaque espace a été pensé avec soin. On reconnaît deux appliques Charlotte Perriand qui ont été récupérées directement dans un appartement dessiné par la designer aux Arcs !
Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Grégoire
Réalisation : NDCG Architecture http://ndcg.fr/