La valse à deux temps de Marion et Quentin
42 m²
Paris, France
57 000 €
Contemporain classique
Minimalisme chaleureux
2 pièces
Marion Surribas

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Lorsque Marion et Quentin visitent pour la première fois cet appartement, sis au 4e étage d'un bel immeuble faubourien de 1850, il est encore relié en duplex à celui du 5e étage. Les propriétaires vendent les deux entités séparément. La surface qui leur échoit est donc constituée d’une grande suite parentale, d'une salle de bains, d'une buanderie et de la trémie d’escalier qui sera condamnée pour la vente.
"Pour nous c’était le plan parfait : aucun porteur, tout à imaginer !" s'enthousiasment les deux architectes.
Cerise sur le gâteau, ils découvrent des w.-c. non utilisés sur le palier.
"On a tout de suite compris que l’on pouvait envisager à terme d'acquérir cette surface. On a donc imaginé le plan autour de ça." Le projet s’est ainsi fait en deux temps car il a fallu négocier avec la copropriété l’acquisition des parties communes.
"Quand nous l’avons acheté il faisait 39 m², aujourd’hui nous avons 43 m²." Les travaux de la chambre, qui a bénéficié de ces mètres carrés supplémentaires, se sont de fait déroulés deux ans après la livraison du reste de l’appartement.
"C’était un peu sport en site occupé mais ça en valait la peine !"
Tout le projet est pensé pour offrir une surface de séjour la plus vaste possible.
"On vit dans notre salon, c’est là qu’on passe le plus de temps et on adore recevoir des amis chez nous. On aime que chacun s’y sente bien." Séduits par la vue dégagée, avec la perspective de la rue en face, et la lumière qui entre à flots par les deux fenêtres plein sud, ils accentuent cette sensation de grand espace lumineux en jouant sur le côté traversant de l'appartement, grâce à la fenêtre de l’ancienne salle de bains, où prend place désormais la cuisine ouverte, au nord.
Le principe du plan est élémentaire : un volume blanc épuré regroupe toutes les zones d’eau (salle de bains, w.-c., bloc fluides de la cuisine) au cœur de la pièce de vie.
"Nous cherchions un volume simple qui puisse se faire oublier et valoriser les éléments de mobilier que nous affectionnons." Fans des mélanges entre mobilier contemporain et objet chiné, hypersensibles au mobilier d’architectes, Marion et Quentin portent également une attention particulière aux luminaires qui, selon eux, font toute la différence. Et il est vrai que leurs choix accrochent l'œil dans toutes les pièces lors de la visite !
Le sol en chêne massif qui court de la cuisine à la chambre a également une forte présence. Réinterprétation du traditionnel point de Hongrie, il a été choisi avec des lames sans chanfrein, pour un esprit modernisé. Le séjour-cuisine s'affiche donc dans des tons blancs et bois, soulignés des lignes noires de l'IPN et du meuble en enfilade. Les pièces d’eau sont bleues,
"non par goût du cliché mais parce que nous recherchions une couleur intemporelle. On a toujours cherché à éviter les teintes qui pourraient caractériser une époque et dont on peut se lasser assez vite."
Soucieux de conserver l'histoire du lieu, ils ont pris soin de mettre en valeur ses aspérités : dans la chambre, l'arrondi du mur en tête de lit est habillé d'un meuble sur mesure et peint d'un vert profond. Dans le séjour, l’IPN noir, trace de l’ancienne forme de l’appartement en duplex, vient dialoguer avec le long meuble noir reliant cuisine et séjour.
"On a tellement pu faire ce plan comme on le souhaitait et on l’a tellement travaillé ensemble qu’il nous semble qu’il ne pourrait pas être mieux autrement. Le matin quand on se lève et que l’on voit le soleil illuminer le salon, cela nous conforte toujours dans nos choix…"