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Le magazine des intérieurs urbains inspirants de 15 à 70 m²

Solum Lignum, les ébénistes à la recherche du bonheur parfait

Rencontre avec un harmonieux binôme créatif qui développe un éco-système durable Anaïs et Simon, unis dans la vie et dans la création depuis 12 ans pensent avoir atteint un équilibre parfait entre ce qu’ils sont, à titre individuel et ce qu’ils s’apportent mutuellement. Très différents au commencement, leurs identités respectives ont offert à l’autre ce qu’ils avaient de plus beau. Ils sont désormais parfaitement complémentaires, créent à quatre mains, de façon fluide et avec plaisir. Parfaitement autodidactes et passionnés, ils ne cessent  d’apprendre auprès d’autres ébénistes et leur transmettent à leur tour. L’école de l’envie est le maître mot.

Ils vivent et travaillent dans une clairière en plein cœur de forêt  à l’ombre de chênes centenaires, en Sologne.

Cet endroit, ils en ont longtemps rêvé. Après 10 années passées à Paris, entre projets d’agencements pour architectes, décors de théâtre, prototypes pour maisons de luxe, l’envie d’autre chose s’est faite de plus en plus présente.

C’est en 2019 qu’ils posent leurs machines dans ce lieu magique et créent l’atelier Solum Lignum en référence à leur terre d’adoption signifiant « pays de bois ». L’atelier s’ouvre sur la nature et s’intègre ainsi parfaitement dans un écosystème inspirant et créatif, l’impression d’être exactement au bon endroit.

Leur travail principal est celui du bois et le duo s’ouvre progressivement à d’autres matières, comme le métal forgé par exemple, ou le cuir.

Le binôme : amoureux et associés

Devant la maison – atelier en Sologne.

Dans l’atelier, un travail à 4 mains.

L’un découpe, l’autre assemble !

Découvrez 2 réalisations phares de Solum Lignum :
Le tabouret « 32 » « 32 » est un tabouret de 45 cm de haut. Il est constitué de 5 éléments indépendants sans aucun contact entre eux semblant être contraints par un élastique. Cette contrainte n’est en réalité qu’un leurre, et paradoxalement, sans elle le tabouret ne tiendrait pas debout, comme un équilibre de forces invisibles de répulsion/constriction. Le tabouret est l’incarnation matérielle et visuelle de notre démarche créative. « L’art naît de la contrainte et meurt dans la liberté » disait Michel-Ange.
Le « luminaire 114 » C’est un luminaire-totem de 2m10 de haut, appelé « 114 » car conçu en 114 chutes de bois façonnées et assemblées en 48 queues d’arondes, 250 heures de travail, et 0 arbre coupé. L’œuvre est conçue sans début ni fin, c’est un mouvement, un cycle infini. L’ampoule minuscule au centre du totem symbolise le caractère rare et précieux de l’énergie. La technique nécessaire à la réalisation contraste avec la simplicité apparente de l’œuvre.
L’Interview Compacte
 
Sloft Magazine : Quel a été le déclic pour vous lancer ? 
Solum Lignum : En 10 ans, il y en a eu plusieurs car nous n’avons cessé de chercher ce qui nous rendrait encore plus heureux. Il y a eu un premier déclic il y a 10 ans, nous étions ensemble depuis 1 an mais passions la plus grande partie de notre temps séparés, à notre travail. Nous avions envie de travailler ensemble et avec nos mains, alors nous avons créé notre entreprise. Au départ nous faisions des petits travaux puis nous nous sommes vite spécialisés dans le bois. Ensuite, il y a eu la nécessité de trouver un atelier où travailler car c’était assez compliqué et stressant de fabriquer sur chantier. Cela nous a permis de travailler plus facilement avec les architectes et designers. Et enfin, le dernier déclic fût de quitter Paris pour un mode de vie et de travail plus doux, à la campagne, et ainsi avoir le temps de s’exprimer sur nos propres créations.
 
Sloft Magazine : Quelle est  votre singularité ?
Solum Lignum : Notre singularité est multiple. Premièrement nous travaillons en couple, depuis 11 ans, ce qui implique d’être ensemble la majeur partie du temps… et nous n’avons toujours pas divorcé, une vraie  singularité, ah ah ah !  
Plus sérieusement, nous sommes à la fois artistes, artisans et designers. Et surtout, nous ne nous fixons aucune limite dans la création. Quand nous avons créé notre luminaire « 114 », nous l’avons fait sous forme de défi. Nous devions fournir en 15 jours une création qui serait exposée à Paris Design Week, avec la  contrainte de n’utiliser que les chutes de bois de notre atelier. Nous aurions pu faire quelque chose de petit, de simple, de facile mais nous cherchons perpétuellement à repousser nos limites,  celle de la fatigue aussi, ah ah ah.  
Aussi, nous sommes parfaitement autodidactes, artistes dans  l’âme, ne sortons d’aucune école et avons appris en faisant. Nous  pensons que c’est une vraie force car c’est un apprentissage  beaucoup plus long certes mais qui rend notre travail vraiment  singulier.  
Nous avons toujours suivi nos envies et notre instinct, on s’est  toujours dit qu’en faisant ce qu’on aime, nous serions toujours  heureux. Ca n’a pas été toujours facile mais aujourd’hui nous avons le sentiment d’être exactement là où il faut et de faire ce  qui nous passionne.
 
Sloft Magazine : Quelle serait votre habitation idéale ? 
Solum Lignum : Nous sommes chanceux ! Notre habitation idéale est celle dans laquelle nous vivons actuellement. Elle dépasse tous les critères du cahier des charges que nous nous étions fixés à notre départ de Paris, c’est la première que nous avons visité et la dernière car nous avons eu un énorme coup de cœur. 
C’est une gentilhommière riche d’histoire, située en plein cœur d’une nature sauvage, entourée d’une faune foisonnante, mais sans voisin humain. Ses grands volumes et ses nombreuses chambres nous permettent de recevoir beaucoup de monde à la fois et d’y passer de merveilleux moments. 
Il y a bien-sûr notre atelier d’ébénisterie dans un ancien rendez-vous de chasse avec ses nombreuses fenêtres ouvertes sur la nature et bientôt un espace dédié à la création de plus de 100 m2 dans une longère. 
On y trouve également une maison que nous allons bientôt rénover pour y accueillir des artistes/artisans/designers. On a la chance aussi d’avoir grand terrain d’environ 3 hectares avec des arbres centenaires, et pour couronner le tout une  piscine pour se rafraîchir l’été ! Notre rêve éveillé et vous y êtes les bienvenus !
 
Sloft Magazine : L’auto-question : la question à laquelle vous auriez envie de répondre + la réponse ! 
Quel est votre prochain défi ? 
Solum Lignum : L’échange et le partage font partie des raisons pour lesquelles  nous nous sommes installés dans un lieu vaste. Nous envisageons prochainement de proposer un format « résidence » pour des artistes, artisans, créateurs, designers désireux de vivre une expérience collaborative riche et intéressante. L’idée serait de créer ensemble un objet, un meuble, une œuvre en un temps donné. Apprendre, échanger, donner vie.  


Texte : Elise