À la recherche d’un appartement (un peu atypique si possible) pour son fils en bas âge, lui-même et tous ses livres, Léonard tombe presque par hasard sur ce microduplex au dernier étage d’un immeuble parisien assez classique, en plein cœur du 18e arrondissement. Vue magnifique (7e étage oblige) et lumière naturelle à gogo grâce aux quatre fenêtres. Le luxe, vu la surface. Une mezzanine accessible par une échelle mal positionnée dont l’ascension nécessite alors un certain goût du risque. Plus deux poteaux structurels et une microsalle d’eau. Mais peu importe. Léonard voit le potentiel. Il est sûr de pouvoir se faire un vrai appartement, doté d’un vrai espace nuit, accessible avec un vrai escalier. Ne lui reste plus qu’à trouver les architectes capables de concrétiser ses envies…
« Nous avons traité cet
appartement comme s’il
faisait 200 mètres carrés.»
Simple (enfin sur le papier) et minimaliste : quelque chose de très lumineux, très frais, très blanc… et très fonctionnel. Avec une contrainte de taille, dans ce petit volume complètement décloisonné : aménager une petite chambre fermée, sécurisée et isolée du bruit du logement pour son enfant, sur la mezzanine. Une amie lui recommande Sarah Chayeb et Pauline Paradis (agence Chayeb & Paradis). Coup de foudre, même longueur d’onde. « Nous avons traité l’appartement comme s’il faisait 200 mètres carrés », s’amusent les architectes. Pour preuve, la pièce maîtresse des lieux : un très bel escalier sculptural en métal plié, aérien, doté d’un garde-corps tout en finesse, agréable, et totalement praticable debout, sans casque ni baudrier, de 3 à 99 ans. Et qui structure l’espace, et les fonctions. Contenu sous la mezzanine renforcée et percée d’une trémie qui peut se refermer, il dessine une bande distribuant les fonctions principales sans empiéter sur la pièce de vie.
« Léonard avait envie de
quelque chose d’atypique,
sur mesure. Un lieu
minimaliste aussi, qui lui
ressemble. »
« Nous n’avons quasiment pas touché à la disposition existante, poursuivent-elles. Nous avons repris et renforcé les structures là où elles devaient l’être, comblé et unifié les parties manquantes de plancher. Mais nous sommes allées chercher de la fonctionnalité partout, avons exploité les nombreuses niches, travaillé chaque détail de cette microsurface pour optimiser le plan au maximum, et ainsi dégager le rez-de-chaussée en double hauteur et créer deux espaces nuit distincts à l’étage. » L’avantage, c’est que Léonard a peu d’affaires et aime le minimalisme. « Mis à part les livres, précisent Pauline et Sarah. Il y en a absolument partout! Pour le reste, il nous a fait totalement confiance. C’est le genre de chantier que l’on a du mal à quitter… » Le luxe ultime ? Une large banquette sur mesure offrant une vue imprenable sur le Sacré-Cœur, convertible pour accueillir les copains de passage, et surmontée d’une grande bibliothèque. Pari tenu, donc !


