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Vivre en haut, voir loin, 45 m² à Paris

Le playground perché de Lucas et Simon
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45 m² Paris, France Minimalisme chaleureux 1 pièce Hyper/ Simon Henry

Cette Visite Guidée est issue de Sloft Édition 07
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En 1974, la publicité du promoteur de la tour Super 18e (Jean-Robert Delb architecte) disait : « Vivre en haut, voir loin. » Près de 88 mètres de hauteur, 28 niveaux d’habitation, 500 logements, 2 000 habitants… Une métropole miniature, verticale, un concentré de ville – et de la diversité de ses habitants avec leurs manières d’habiter – au cœur de la grande, offrant des vues dégagées sur celle-ci. Et surtout, un merveilleux exemple d’intelligence constructive : simple, modulaire, ultra-fonctionnel, doté de larges ouvertures dictant la trame de la façade. Une machine à habiter au sens le plus noble… et le plus architectural du terme. En bref, le terrain de jeu idéal de Lucas et Simon, tous deux architectes, qui se portent acquéreurs d’un T2 au douzième étage de la tour. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’hyper-standardisation des espaces leur offre la possibilité d’imaginer une manière d’habiter moins conventionnelle (un grand espace libre, face à la vue, ultra-flexible, dans lequel on peut tout installer… ou tout enlever). Et réversible en plus. « Nous avons transformé un T2 en studio, sourit Lucas. L’appartement est devenu un grand plateau ouvert, à l’intérieur duquel tout est mélangé. Nous aimons cette ouverture totale, mais cela ne convient pas à tout le monde. Nous avons donc conçu le plan de manière à ce qu’il puisse être recloisonné, dans l’éventualité (très pragmatique) d’une revente. » Pour obtenir l’espace ouvert le plus grand et le plus fonctionnel possible, Lucas et Simon curent tout, pour récupérer la structure brute, suppriment les cloisonnements sauf celui, porteur, entre la cuisine et la grande pièce de vie, puis restructurent ce grand volume libéré en compactant l’ensemble des éléments fonctionnels (cuisine, salle de bains, sanitaires, placards, rangements, etc.) dans deux grands meubles servants, faisant du même coup la part belle à la vue et à la lumière.

« La tour, c’est une ville

dans la ville, avec toute la

richesse humaine que cela

implique, une vie de

communauté, des initiatives

collectives. »

 

Le couple imagine même mettre le mobilier sur roulettes… « Nous souhaitions que tout soit le plus simple et le plus brut possible, poursuit Lucas. Nous avons travaillé à une économie de moyens maximum : des matériaux simples et standards, issus de la grande distribution, mais mis en œuvre de manière extrêmement précise, pour mieux révéler le bâtiment existant. Le dessin et la manière dont les choses s’organisent entre elles priment sur la recherche esthétique ou les effets de matières. » À une exception près, peut-
être : le grand rideau bleu suspendu à un large rail circulaire, objet un peu étrange au milieu de ce grand plateau, cassant la géométrie de l’espace. Mais sans jamais obstruer ni la vue, ni la course de la lumière naturelle…
ni l’accès à la salle d’eau.