Le magazine des intérieurs compacts

L’appartement moderne de Chloé et Jérémy 60 m² Paris, France Contemporain classique Minimalisme chaleureux 3 pièces Pseudonyme

Cette Visite Guidée est issue de Sloft Edition 03

Chloé Thomazo et Jérémy Germe se rencontrent à l’école d’architecture Paris Val de Seine. Leur diplôme en poche, ils créent en 2017 l’agence Pseudonyme Architecture. Pourquoi ce nom ? Car « en valorisant l’existant, en concevant dans l’œuvre de quelqu’un d’autre, nous sommes un peu des architectes sous pseudonyme ».

Installés à la Butte-aux-Cailles dans le 13e arrondissement, leurs bureaux ne sont qu’à quelques minutes à pied de leur logement en location. Et c’est un quartier familier qu’ils ne souhaitent pas quitter à l’occasion de leur premier achat. « Venant tous les deux de province, cela nous rassure de rester dans un secteur de Paris que nous connaissons déjà », explique Jérémy.

« Pour transformer notre T2 en T3, nous avons été obligés de modifier entièrement les distributions. »

Après plusieurs visites de biens, c’est le 17 décembre 2021 qu’ils tombent sous le charme d’un appartement moderne des années 1960 situé sur le boulevard Auguste Blanqui, à cinq minutes à pied de leur agence. « Petit et compact, le T2 s’étend sur 60 mètres carrés alors que cette typologie ne ferait plus que 40 mètres carrés aujourd’hui ! », s’enthousiasme Jérémy. Les standards de surfaces ont bien changé en soixante ans. Au septième étage, l’appartement est baigné de lumière, avec une vue dégagée sur la place d’Italie. Seul point noir, une immense entrée et une seule chambre car la cuisine occupe une pièce à elle seule. Mais le couple souhaite une deuxième chambre pour recevoir la famille et les amis qui viennent de loin.

« On aime créer une sensation d’enveloppement via des détails qui rentrent en écho les uns avec les autres. »

Presque toutes les cloisons sont déposées pour modifier le plan : la salle de bains et les toilettes sont compactées, des placards sont ajoutés et la cuisine est déplacée dans l’entrée afin de libérer une seconde chambre. Ce dernier point représentait un choix osé pour les propriétaires qui se sont efforcés de l’effacer au maximum via une crédence en miroir, un meuble bas et une zone de cuisson camouflée. Tous les subterfuges ont permis de fondre la cuisine dans son nouveau décor. Un décor que Chloé et Jérémy ont voulu respectueux de l’esprit du lieu car « le logement a été dessiné avec amour, cela se sent dans les détails, la générosité des menuiseries, les baies vitrées sur la ville ». Ils ont ainsi tenu à conserver les tablettes en acajou le long des fenêtres et la vasque présente dans les toilettes, ou encore à rendre visible les deux poteaux en béton, seuls points porteurs, en les débarrassant de leur habillage. Dans la partie nuit, le choix des couleurs est aussi un clin d’œil à l’histoire du lieu avec des teintes issues du nuancier de Le Corbusier : du bleu, du jaune, du vert et du beige. Une véritable palette moderne !