C’est l’histoire d’un coup de cœur, il y a environ quinze ans, sous les toits de Paris. Marie Deroudilhe, qui a depuis fondé sa propre agence d’architecture, était alors jeune architecte pour Patrick Jouin. Elle cherchait un nid pour s’installer dans la capitale après avoir posé ses valises aux quatre coins du globe. « Mes parents étaient expatriés. J’ai grandi un peu partout dans le monde avant de passer trois ans à Londres pour travailler chez Terence Conran, le fondateur du Conran Shop. J’ai pu toucher au design, à l’archi d’intérieur, ça m’a beaucoup plu et mis le pied à l’étrier. »
« On ne s’attend pas à
arriver dans ce volume. »
La magie opère lorsqu’elle grimpe les marches d’un immeuble du 11e arrondissement et découvre un joli duplex aux derniers étages. « Ce qui nous a tout de suite plu, c’était l’effet de surprise. On chemine, on monte les escaliers et on ne s’attend pas à arriver dans ce volume, sur deux niveaux, avec double hauteur dans le séjour. » En tant qu’architecte, Marie Deroudilhe est particulièrement sensible à l’atypique, à la lumière, à l’enchaînement des espaces… Et a donc tout naturellement succombé pour cet appartement. « Depuis, on l’a agrandi par étapes, on a récupéré des studios à droite à gauche et des parties communes. » En effet, à l’arrivée du deuxième enfant, vient la question du déménagement… « En fait, il s’est avéré qu’après des années à demander à notre voisine si le studio d’à côté était à vendre, il s’est libéré d’un coup ! Je me souviens très bien, c’était un 1er avril. J’ai d’abord cru à une blague ! Une belle opportunité qui nous a fait rester et nous a permis de tout remodeler. »
« Du blanc, du bois,
une atmosphère épurée
et apaisante pour des
moments de vie suspendus. »
La famille évolue désormais dans 75 m² (loi Carrez). Au fil du temps, elle a réussi à se créer un « cocon ». « C’est très calme une fois là-haut ! On sort du tourbillon urbain. Avec tous ces murs penchés, on a l’impression d’être dans une petite maison. » Sensible au style minimaliste et scandinave, l’architecte s’est appliquée à insuffler ses inspirations dans chaque pièce de l’appartement. Du blanc, du bois, une atmosphère épurée et apaisante pour des moments de vie suspendus, « loin du brouhaha parisien ». Et quand elle sort, elle profite de ce quartier qu’elle connaît désormais comme sa poche. « On y retrouve une vraie vie de quartier, on salue les commerçants. C’est vivant, avec des populations différentes, et ça évolue tout le temps ! »


