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« Atypique » : dans la bouche des agents immobiliers, l’adjectif s’apparente trop souvent à une mise en garde. Précaution ici inutile car ce sont d’abord ses proportions inversées (un premier niveau plus étendu que son rez-de-chaussée, donc) qui valent à ce trois-pièces urbain la qualification de « pas banal »… Au même titre qu’un caractère bien trempé, savant mélange d’authenticité et d’audace !
Lorsque ses futurs propriétaires le visitent pour la première fois, le lieu a la particularité, suite à de nombreuses interventions, d’être déjà distribué sur deux étages. « La toiture avait été percée, des fenêtres de toit installées, l’escalier auparavant rattaché aux parties communes était devenu privatif, en même temps qu’un voile porteur avait été ouvert pour en faire un duplex, énumère Quentin Leclère, en charge de sa rénovation avec ses deux associés de Lume Architectes… Mais le résultat était hétérogène, patchwork généralement maladroit de styles et d’influences. Notre travail a consisté à harmoniser ce collage d’interventions successives grâce à une réarticulation fine des espaces. »
Pièce maîtresse de l’appartement, à qui il offre à la fois verticalité et volume, l’escalier est traité comme un couteau suisse… et une œuvre d’art. « Nous avons choisi de le mettre en valeur en le sertissant d’un ouvrage menuisé polymorphe », confirme Quentin. En s’enroulant autour de la structure, cette sorte de Rubik’s Cube XXL offre une surprenante profondeur de champ entre niveaux inférieur et supérieur, mais surtout de multiples fonctionnalités : bibliothèque sur l’une de ses faces, il devient bureau suspendu à l’abri des regards indiscrets sur une autre… « Dans les creux ponctuant la montée, trois placards ont aussi été créés. Ils permettent ainsi d’optimiser la surface de rangement. »
À l’étage supérieur, qui accueille trois pièces, le trio d’architectes a également eu à cœur de valoriser l’existant. Les poutres d’origine laissées apparentes accueillent des dressings sous pente et s’affichent jusque dans la salle de bains, où elles forment un duo bucolique avec les faïences. On se croirait à la campagne…
Depuis peu, une petite chambre adjacente à celle du couple accueille un enfant sur ce même plateau : affaire de vies qui évoluent, et preuve qu’on peut rêver très grand dans un espace contraint.
