Audrey, François et leurs enfants

Une tiny home pour des vacances minimalistes
Cette Visite Guidée est issue de Sloft Édition 01.
En ces périodes troublées où se retrouver enfermé chez soi ne relève plus de la pure fiction, aucun citadin coincé dans son appartement n’a échappé à l’idée, même subreptice, d’une vie au grand air. Certains y avaient déjà succombé et s’étaient lancés bien avant le confinement dans la recherche de la maison de campagne idéale. De vacances dans des tiny houses aux Pays-Bas, en visites de vieilles baraques à retaper à l’entretien chronophage, Audrey et sa famille s’accordent qu’il vaut mieux « minimiser l’espace intérieur ». Une toute petite maison, une tiny home simple et pratique. Leurs recherches dans le Perche les mènent à un terrain arboré situé à la sortie d’un village où une vie perdure. Au calme mais quand même avec des voisins. « Quand on arrive de Paris, on regarde s’il n’y a pas de nuisances sonores, on a envie d’être en plein milieu des champs. Mais en cherchant, on nous a dit de faire attention parce que les champs sont traités régulièrement. On a visité des maisons au milieu de nulle part et j’avais Scream dans la tête ! », s’amuse Audrey.
« On n’avait pas du tout en tête ces proportions. »
Pour concevoir ce cocon, ils s’en remettent à leur amie et architecte Barbara Ibgui, qui réalise ici son premier projet de construction neuve et collabore pour l’occasion avec l’architecte Shohei Kuma, à qui revient l’idée d’une terrasse de forme triangulaire, comme si le plan de la maison avait pivoté vers l’extérieur. « J’avais fait un moodboard et, avant même de déposer un permis de construire, j’ai demandé à l’architecte des Bâtiments de France, puisqu’on était soumis à son avis, quelles étaient les contraintes. J’ai envoyé six images d’inspiration et il m’a tout barré sauf une ! Et on est parti de ça. On n’avait pas du tout en tête ces proportions. On voulait un toit-terrasse. On n’a pas fait le deuil de notre projet initial parce que le plus important n’était pas à quoi ressemblerait la maison mais comment on y vivrait », se souvient Audrey. « Ils ne voulaient pas d’une maison couteau suisse, comme le sont les vans », raconte Barbara Ibgui.
« La grande hauteur sous plafond fait que l'on ne se sent pas écrasés. »
Mais comment faire grand dans un si petit espace ? En laissant ouvert le volume des combles d’abord. « La maison fait 34 m² au sol, mais la grande hauteur sous plafond fait que l’on ne se sent pas écrasés », apprécie Audrey. De son côté, Barbara Ibgui travaille sur le plan et propose plusieurs options, notamment « d’habiter le mur côté route pour avoir plus de rangement et une cuisine plus grande. Mais ils ont retenu celle d’habiter le centre avec une cuisine îlot, pas l’option la plus classique, mais la plus aérée. » Ensuite, le travail sur les perspectives, autant vers l’intérieur que vers l’extérieur, est primordial. Finalement, ici tout est démarche plutôt que projet : « L’expérience de cette maison nous a ouverts sur plein d’autres choses comme, notamment, la permaculture. »
Alcôve Bois Cuisine ouverte Ilot central Mezzanine Miroir Mur coloré Niche
Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Lucie Cluzan
Réalisation : Barbara Ibgui