Un cinq pièces vibratoire et solaire en forme d’invitation au voyage
55 m²
Paris, France
65 000 €
Contemporain Mode
Duplex
IMAST ARCHITECTURE
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Un appartement comme un oxymore. Planté en plein Paris, il fait barrage au tumulte, à deux pas de la place Clichy. Cocon familial inséré dans la densité urbaine, il se distingue surtout par son immense îlot de cuisine outremer, véritable appel du grand large.
Dans ce 5 pièces où tout était à repenser, on a pris soin d’intervenir le moins possible : vertu cardinale prônée par Endza Zabounian et Erwan Lanoue, architectes et fondateurs de l’agence
Imast Architecture en charge de donner un second souffle à l’espace.
« Le challenge consistait avant tout à revoir l’accessibilité et la distribution des pièces, tout en restant cohérent avec un budget un peu serré et sans toucher à la charpente. »
Rationalité : le terme prend ici tout son sens. Le duo s’applique à tirer le meilleur parti des nombreux recoins de ce duplex de 75 m² (dont 55 en loi Carrez), aux dimensions peu conventionnelles. Si le bien bénéficie d’une confortable hauteur sous plafond de 2,70 mètres, le faitage des combles culmine, lui, à 1,80 mètre. Malgré cette particularité, l’appartement s’impose comme une évidence à sa propriétaire.
« D’autres s’y seraient sentis à l’étroit, elle s’y est projetée d’emblée, soulignent les maîtres d’œuvre.
La luminosité de l’endroit, son cachet, sa situation géographique sont autant d’éléments qui l’ont séduite. »
Déjà aménagée, la surface sous les toits s’offre un grand lifting. Une chambre donne sur la suivante, configuration peu optimale surtout quand on a deux enfants, dont une adolescente. Pour remédier au problème et respecter l’intimité de chacun, Endza et Erwan décident d’implanter un deuxième escalier en plus de celui déjà existant (lequel mène à un mini palier, puis à la chambre parentale). Élément ludique plutôt que contrainte : caché dans un jeu de placards accolé au salon, il offre, derrière sa porte dérobée, un « twist » malicieux à l’espace. La trémie du premier, en colimaçon, sera réduite de manière à ce qu’il occupe le moins de place possible, et permette la création de rangements nécessaires.
Question déco, les codes de l’Haussmannien sont « repimpés » par un esprit « maison de vacances ». Les habitants des lieux, passionnés de voyages, ont la volonté de faire implicitement référence à Majorque, l’Italie, la Méditerranée… Autre challenge pour les deux architectes, habitués à travailler des teintes plus neutres, transformé en parti pris affirmé sans être radical :
« L’idée étant de trouver le juste équilibre dans l’utilisation faite des couleurs franches », précisent-ils. Dans un souci d’économie, le parquet sera conservé et peint en rose Ottoman :
« Il met en valeur le bleu intense de l’îlot central et donne une vraie identité, une unité à l’ensemble. L’appartement est structuré autour de ces deux couleurs complémentaires. Ailleurs, les arrondis séquencent les espaces. D’autres touches de couleur, plus douces, viennent souligner une arche, un passage, un mur. »
Les lieux nous sont-ils destinés ou nous choisissent-ils ? La question s’impose à mesure que les espaces de ce duplex se dévoilent. D’un endroit impersonnel, Endza et Erwan ont fait une oasis. Un foyer qui, grâce à sa vue sur les toits, tord le cou à l’exiguïté et prend le pouls de la ville :
« La perspective depuis les combles est dégagée, les pièces très lumineuses malgré la relative hauteur des plafonds et l’exposition nord. Il y a ici de la place pour tout, et pour tous. »
