Une façade vintage un peu décatie, aux influences 70s. Cela a son importance pour ce qui va suivre.
Couleurs acidulées et influences 70s dans un écrin de blancheur. Quand il nous accueille, Valentin vient de fixer la dernière prise. Ouf. Tout est enfin prêt pour le shooting photo ! Il est d’ailleurs très content de notre visite. Pas tellement à l’idée d’être à la une de Sloft mais parce qu’elle l’aura obligé à finir ses travaux ! Des travaux qui auront duré 1 an et demi. Ils auraient pu durer moins longtemps, mais c’est Valentin qui les a faits lui-même. Le soir et le week-end, tout en travaillant (beaucoup) chez BETC, l’agence de publicité qui l’emploie au planning stratégique. Pas simple en effet de tout concilier.
Mais ça y’est, le plus dur est fait, il est propriétaire à Paris, dans le 18 ème arrondissement, quartier qu’il aime bien pour sa mixité et ses ambiances très différentes oscillant entre zones bourgeoises et zones plus populaires, avec ce côté « village » qu’on ne retrouve pas partout.
À son retour à Paris après un stage à San Francisco, il s’était pourtant fixé dans le quartier d’Oberkampf. Mais il trouvait le quartier trop monumental avec ses grandes avenues. Et puis 1100 euros pour un studio mal fichu, c’était dur à avaler. Dès lors, il veut devenir propriétaire. Il redouble de travail à l'agence pour décrocher une augmentation. Celle ci obtenue, et les banques convaincues, il se met en quête d’une affaire, d’un appartement à rénover du sol au plafond. Ça ne lui fait pas peur, puisqu’il fait ça depuis tout petit avec son père très bricoleur. Mais ça effraye complètement ses amis quand il leur demande de visiter avec lui ce qu’il a repéré. Ils sont plus dur à convaincre que les banques ! Il choisit donc celui qu’ils valident du bout des lèvres. Et se lance dans les travaux. Il arrache des couches et des couches de matériaux au sol et sur les murs, consolide le plancher, repose du parquet. Il démolit la salle de bains et doit utiliser la douche et les WC du 5ème le temps que tout soit en état de marche. Tout en continuant à aller travailler comme si de rien n’était !
Pendant les travaux, Valentin commence à réfléchir à la déco. Et il découvre Sloft ! Le concept d’appartements pas trop grands dans lesquels on peut se projeter lui plaît. Il commence à s’en inspirer. Au fil des reportages, il découvre de nouvelles solutions et de nouveaux objets. Du coup il revient sur ses choix pour en essayer d’autres ! Finalement, 1 an et demi n’étaient pas de trop. Mais c’est souvent le temps qu’on met à faire les choses qui leur donne de la saveur. D’ailleurs les amis de Valentin le reconnaissent : il s'est bien débrouillé. Ils regrettent juste le manque de confort de telle ou telle pièce de design. Ils sont très exigeants. Mais Valentin leur parle de confort visuel. Beaucoup plus important. Ils sont presque convaincus. À part pour les derniers fils et prises apparentes qui viennent troubler la sensation d'équilibre. Mais ça, c’était avant le shooting Sloft Magazine.
Nous sommes donc ravis de vous faire découvrir notre premier appartement certifié « inspiré par Sloft » !
Focus sur le bel ensemble de céramiques de Frédérick Gautier. Designer artiste céramiste, il a réalisé ces objets lors d’une résidence sur la péniche l’Asile Flottant conçue par Le Corbusier.
Focus sur le rangement à droite de la cheminée. Il s’agit de l’Uten Silo 2 dessiné par Dorothee Becker pour Vitra en 1969. Il est souligné par les trois patères Dots chez Vitra également qui apportent leur rondeur colorée à ce pan de mur. Graphique et pratique, l’ensemble s’inscrit dans la direction “Space Age” qu’affectionne Valentin.
Une vue globale du séjour dans sa partie salle à manger. Il fourmille de détails acidulés qui se détachent sur la trame blanche. Valentin aime la couleur mais par petites touches. Celle des objets plutôt que celle de grands pans de murs peints. On retrouve son goût pour les couleurs vives des objets design aux influences 70s qui lui rappellent l’enfance. Comme la chaise Bold de chez Moustache. Les suspensions Flowerpot dessinées par Verner Panton avec leurs formes rondes s’intègrent très bien à l’ambiance.
Focus sur la bibliothèque à gauche de la cheminée. On retrouve les codes de l’appartement avec ce mythique téléphone bouche rouge vif et la platine vinyle vintage. Sans oublier une belle collection de livres, illustration du goût de Valentin pour la littérature qu’il a étudiée à fond en hypokhâgne et khâgne.
Demi-tour vers la partie salon du séjour. Un oranger en pot côtoie un canapé façon LC2 tout blanc rehaussé d’un coussin en velours orange. Il est éclairé par une applique “Lampe de Marseille” du Corbusier éditée chez Nemo. A gauche, une affiche colorée qui rappelle l’enfance, ses souvenirs colorés et son imagination sans-limites.
Sur le dessus du secrétaire, une composition dans les blancs avec une belle collection de livres aux éditions de Minuit encadrée d’étonnants serre-livres trouvés à la célèbre Librairie des Abbesses animée par l’infatigable Marie-Rose Guarniéri, également créatrice du Prix Wepler. Un concentré de la vie littéraire montmartroise en somme. On remarquera la lampe 607 de Gino Sarfatti pour Flos, créée en 1971.
Direction la chambre. On remarque le beau parquet en point de Hongrie, flambant neuf. Toute une histoire ce parquet. Enseveli sous des couches de linoléum et de moquette. Et se révélant irrécupérable à cause de lames vermoulues et de lambourdes fragiles. Il est donc changé à neuf ce qui permet de faire passer toute l’électricité sous le plancher pour gagner en esthétique !
Nous voici dans la chambre. Un cocon de douce blancheur. On remarque l’étagère filante sous la fenêtre qui accueille une nouvelle fournée de livres. Et aussi la très belle suspension PH 5 de Louis Poulsen. Au mur, un tableau provenant de l’Echo Musée dans le quartier de la Goutte D’or, à quelques minutes de chez Valentin. La galerie associative promeut la production des artistes locaux avec une forte sensibilité pour l’art Africain.
Un coup d’oeil à la salle de bain, sobre et agréable. On reconnaîtra la fameuse applique Elgar chez Sammode.
Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Jean
Réalisation : Valentin Lefebvre