En visitant ce duplex de 42 mètres carrés situé au dernier étage d’un immeuble parisien du 19e arrondissement, Camille se montre d’emblée séduit par ses qualités spatiales, magnifiées par la lumière naturelle. « Je suis directement tombé amoureux du mur de brique rouge de la pièce principale, baigné par un joli rayon de soleil d’hiver. Cet appartement, avec la mezzanine existante, me donnait l’impression d’être dans un nid. » Un coup de foudre qui se résout donc, sans surprise, par un achat !
Si l’appartement est habitable en l’état, il affiche cependant une décoration aux couleurs trop criardes pour son nouveau propriétaire et manque surtout cruellement de rangements. Camille, designer en maroquinerie et parfumerie pour une grande marque de luxe, possède en effet une (très) vaste collection de vêtements à laquelle il s’agit de trouver une place ! Il se tourne donc sans tarder vers ses amis Christophe Gourdier et Florence Vita, de l’agence Lagoa Architecture, pour l’aider à trouver de nouvelles solutions de rangement tout en préservant la double hauteur existante.
Les deux architectes entreprennent une rénovation complète du bien et commencent par déplacer la salle d’eau, autrefois située face à l’entrée et particulièrement mal agencée, dans le prolongement de l’escalier existant. La nouvelle s’inscrit dans un volume compact en ossature bois revêtu de polyméthacrylate de méthyle translucide qui permet, en s’inspirant librement du travail de l’artiste James Turrell, de transformer la pièce d’eau en source lumineuse à part entière grâce aux éclairages intégrés dans la double paroi. Plus abordable et facile à travailler que le verre, le PMMA, d’une teinte légèrement brune, diffuse également subtilement la lumière naturelle à l’intérieur de ce petit espace aveugle.
Lagoa Architecture imagine ensuite une série de rangements en partie haute de l’appartement pour la vaste garde-robe de Camille. Refusant d’augmenter la surface de plancher de la mezzanine au risque d’empiéter sur la belle hauteur sous plafond et de surcharger l’espace, les architectes prennent le parti de ne rendre accessible depuis la chambre qu’une portion des placards, tandis qu’une échelle permet d’atteindre les rangements suspendus au-dessus du bureau et de la salle d’eau. Ils relèvent ainsi le défi d’offrir à leur ami et client un linéaire de penderie conséquent, tout en magnifiant le volume de l’appartement. Sublimé par une palette de couleurs douces et enveloppantes, le « nid » de Camille est prêt à accueillir tous ses habits !