« Carte Chance ! Vous investissez dans l’immobilier avec votre conjoint(e) rencontré(e) il y a peu. Avancez de dix cases dans la vie, sans passer par la case départ. » En découvrant l’histoire d’Alix et Joachim, difficile de ne pas penser à un célèbre jeu de société. Architecte cofondateur de l’agence ULM, Joachim l’avoue lui-même. « Un jour où nous étions de retour d’un séjour au ski avec ma copine que je connaissais depuis seulement quatre mois, nous nous sommes demandé : “Et si on faisait une partie de Monopoly ? Si tu vendais ton appartement, si je cédais le mien, que pourrait-on acheter ?” » Le couple consulte alors les petites annonces sur Internet, assumant, avec légèreté, de rechercher la perle rare pour un budget en dessous du marché.
« Dans ce projet,
notre premier geste
a été de retrouver
le plan traversant. »
Après avoir écumé les offres les plus fantasques, telles que des boucheries à retaper, une annonce retient leur attention : la mise aux enchères d’un duplex dans le 13e arrondissement de Paris, estimé dans leurs moyens présumés. « Nous avions conscience du fait qu’acheter ensemble n’avait aucun sens. Mais le déroulement très simple de la transaction nous a poussés à tenter l’aventure: il suffisait de visiter l’appartement, d’attester que nous avions de l’argent, puis d’enchérir en ligne deux jours plus tard. C’était comme un jeu », se souvient l’architecte. Sur place, les tourtereaux sont surpris par le bien : perché aux deux derniers étages d’un immeuble haussmannien, le
80 mètres carrés est défraîchi mais sain. Surtout, il ne manque pas de potentiel. Les deux parieurs enchérissent donc et, contre toute attente, remportent la mise, pour un coût total de 7 200 euros du mètre carré, ce qui, à Paris, reste très raisonnable, même post-Covid.
« Nous avions à cœur de
laisser visibles les traces du
passé, telles des cicatrices. »
Sans tarder, ils vendent alors leurs appartements respectifs tandis que dans l’agence de Joachim on entame les premières esquisses. Objectif : supprimer le couloir distributif central et ouvrir un mur porteur pour rendre le premier niveau traversant. Puis unifier les deux anciennes chambres de bonne de l’étage afin d’aménager une agréable suite parentale. Un programme simple, rapidement bousculé par la pioche d’une nouvelle « Carte Chance », annonçant l’arrivée imminente d’un heureux événement…


