L’appartement d’Arthur Dreyfus
64 m²
Paris, France
Contemporain classique
Rétro-contemporain
Duplex
Arthur Dreyfus

Article réservé aux membres Sloft+

Cette Visite Guidée est issue de
Sloft Édition 02
Curieusement, quand j’ai proposé à Arthur Dreyfus de nous ouvrir les portes de son domicile, il a eu un mouvement de recul, m’expliquant que dévoiler son intérieur, c’était au fond ce qu’il y avait de plus intime. Pour l’écrivain qui a tout dit de ce qu’il se passe dans son corps comme dans son esprit, dans un exercice de mise à nu peu commun commencé avec son
Histoire de ma sexualité (Éditions Gallimard), complétée de l’imposant (pour ne pas dire énorme)
Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui (Éditions P.O.L), cela m’avait surpris.
Considérait-il son habitat comme son ultime rempart quand il avait déjà tout dit ?
Est-ce que sans le vouloir, je touchais au dernier tabou de ce féru de Freud et de psychanalyse ? Considérait-il son habitat comme son ultime rempart quand il avait déjà tout dit ? Il a finalement décidé de le faire tomber pour nous. De cet appartement, il a bien sûr parlé dans son journal. Notamment des travaux. Il confesse même avoir organisé quelques
« plans cul » sur le chantier. Restait à le montrer.
Un endroit à l’image de la vie, de sa vie, où tout fait sens
Et le résultat est aux antipodes du banal. C’est une maison qui raconte le passage des êtres qui l’entourent et qui l'ont construite avec lui, un endroit à l’image de la vie, de sa vie, où tout fait sens, où chaque objet est le témoin d’une histoire.
« Plus on est dans l’intériorité, plus ça déteint sur son intérieur », dit-il comme pour s’excuser. Un intérieur ultra-signifiant donc, ou plutôt la mémoire intime d’un écrivain sans cesse ravivée au gré des regards qu’il porte sur lui, sur ce foyer qui lui ressemble, cet endroit qu’il a réellement l’impression d’habiter. Un habitat qui ne demande qu’à parler pour qui saura l’écouter, par l’entremise de son grand ordonnateur. Écoutons donc Arthur nous raconter son domicile dans un nouvel exercice de dévoilement. Une manière pour lui de se sentir définitivement libre ? Dans un sourire, il répond que
« quand on a tout dit, il ne reste plus que les secrets ».
« Quand j’avais vingt ans, je rêvais d’un appartement vide, un peu japonisant. Et ce n’était pas moi. Je suis quelqu’un de beaucoup plus composite. »