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Rebattre les cartes de sa vie, 70 m² à Milan
Un duplex aux volumes et souvenirs revisités
70 m²
Milan, Italie
90 000 €
Contemporain classique
Néo-classique
3 pièces
Duplex
Atelierzero

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Cette Visite Guidée est issue de
Sloft Édition 01.
2016, seule après le décès de son mari, Nadia décide de rester dans l’appartement dans lequel ils vivaient depuis plus de 20 ans. Il est situé sous les toits d’un de ces immeubles de logements populaires typiquement milanais nommés
« Casa di ringhiera » ou
« maison à balustrade », en référence aux coursives qui desservent par l’extérieur les appartements. Économiques, ils ont
« commencé à surgir à la périphérie de la ville au début du XXe siècle, à proximité des usines pour ceux qui venaient là à la recherche d’un travail. Aujourd’hui, ils ont conservé leurs balcons et leurs cours caractéristiques mais ce ne sont plus les habitations spartiates et rustiques d’autrefois. Elles sont très convoitées car ce sont des habitations uniques », décrit Andrea Rossi, architecte fondateur de l’Atelierzero.
« Elle aimait pouvoir venir suivre l’évolution des travaux. »
Rénover un appartement c’est parfois aussi rénover les esprits. La pression immobilière à Milan est forte. Comme dans tous les centres urbains
« à l’image et à l'attractivité renouvelées », les prix grimpent et conserver son logement reste plus judicieux que déménager. C’est le choix que fait Nadia, qui
« a décidé d’écrire un nouveau chapitre de sa vie, rénovation de son logement
compris ». Et se libérer du poids des très riches souvenirs des années passées avec son mari, passe d’abord par une réorganisation des espaces.
« Nous avons décidé de concentrer les pièces utiles (buanderie…) au niveau inférieur et de déporter l’attention vers l’étage. On y a donc créé une nouvelle salle de bains, l’ancien salon est devenu une chambre. Le bureau de son mari qui occupait une grande partie de l’étage a été transformé en une vaste pièce de vie et la chambre est maintenant une cuisine prolongée par une terrasse. » Profondément impliquée,
« Nadia a, pendant les travaux, déménagé dans un appartement juste en face de chez elle, plus pratique, mais aussi parce qu’elle aimait pouvoir venir suivre l’avancement du projet. »
« La maison était submergée de livres d’art, d’urbanisme… »
Au fil des années, Nadia et son mari avaient accumulé une quantité incroyable d’objets disparates.
« La maison était submergée de livres d’art, d’urbanisme, d’architecture, de romans, de lampes et de pièces de design et d’antiquités, se souvient Andrea Rossi
. Cela a pris du temps pour faire une sélection car il y avait beaucoup d’objets qu’elle aimait beaucoup. » Cette minutieuse considération des souvenirs s’est faite en ayant à l’esprit la continuité du projet,
« l’idée que tout doit composer une image cohérente : par exemple, près des chaises Thonet existantes nous avons conçu des portes coulissantes en cannage pour les assortir, et certains meubles anciens en bois ont été repeints pour correspondre à la palette globale de l’intérieur. Le critère de sélection a toujours suivi cette logique, ne craignant pas de mélanger des objets modernes, anciens et contemporains avec la juste dose d’ironie. »