L’art théâtral s’invite chez Adrien et Mathieu
53 m²
Paris, France
Néo-classique
Adrien Pillay
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Cette Visite Guidée est issue de Sloft
Edition 03
Lorsque Adrien Pillay, architecte d’intérieur, et Mathieu Hassan, concept artist, achètent cet appartement, il est « dans son jus ». Mais son plan en étoile (pas d’espace perdu) et ses volumes intéressants (près de trois mètres sous plafond) provoquent le coup de cœur.
Trois mois seront nécessaires pour tout refaire : électricité, plomberie, enduits, peintures, moulures… et des menuiseries sur mesure (bibliothèque, niches, dressing) de manière à disposer d’un maximum de rangements intégrés pour laisser plus de place à la décoration et aux jolis meubles.
« L’ensemble crée une nouvelle histoire, cohérente, même si les objets sont d’origines diverses. »
Dans ce domaine, leur inspiration est éclectique et beaucoup de mobilier est chiné en brocante, sur Selency, Leboncoin… Adrien manie les associations avec brio, à la manière du style Napoléon III. Preuve dans le salon, avec son bestiaire au mur qui rappelle l’œuvre de Rosa Bonheur mais aussi les grandes demeures anglaises.
« Les deux appliques côté salon viennent de la vente aux enchères du mobilier du Fouquet’s en 2017. Celles côté salle à manger ont été achetées 20 euros sur Leboncoin ! » La nouvelle histoire trouve également sa cohérence dans des écrins aux teintes soigneusement choisies. Ici, la couleur est reine. Il n’y a pas de blanc dans l’appartement, même pas au plafond ! Les nuances les plus claires (entrée et salon) sont en fait un crème.
« J’aime mettre la couleur en avant même si les clients en ont souvent peur, leur montrer qu’on peut en utiliser beaucoup, jouer avec des motifs tout en étant harmonieux. Et si l’on se lasse, une peinture, c’est plus facile à changer qu’un carrelage ! » La couleur est utilisée ici pour installer des ambiances mais également pour ouvrir des perspectives nouvelles. Ainsi, entre la cuisine et le salon, où les portes ont été supprimées, les nuances successives des différents plans créent une perspective forcée, à la manière d’un décor de théâtre. De même entre la salle à manger et le bureau, où une ouverture a été créée, l’entrée et la chambre, le salon et la salle à manger…
« Chacun à notre manière nous créons des ambiances, des atmosphères. Nous animons l’inanimé. »
Les deux propriétaires partagent le goût de la mise en scène.
« Mathieu travaille dans le cinéma d’animation et le jeu vidéo. Il crée des personnages, des décors. Nos univers se croisent et s’enrichissent mutuellement. Il m’a ainsi fait découvrir Mary Blair, une des dessinatrices de Disney dans les années 1950, qui a travaillé sur Cendrillon
. Ses associations de couleurs avaient paru assez dissonantes à l’époque et sont jugées harmonieuses aujourd’hui. C’est une grande source d’inspiration dans mes assemblages de couleurs, qui me pousse à ne pas suivre de règles. »
