Rester dans le nord-est parisien, c’était l’idée fixe de Mylène et son compagnon. « On était en location dans le 19e arrondissement de Paris, vers Jourdain, un quartier qui me plaisait énormément. » Mais la famille voulant s’agrandir, il leur fallait un appartement avec deux chambres. Mylène et son compagnon se sont alors mis en quête du bien idéal. « Et quand la question de la localisation est venue, c’était tout vu : soit le 19e, soit le 20e arrondissement. Ce que j’aime, c’est qu’on est dans Paris tout en ayant l’impression d’être dans un village. Il n’y a pas de touristes, juste des Parisiens qui vivent ici, se connaissent entre eux… On retrouve un vrai esprit de quartier. »
« On était plutôt attirés
par des appartements
type années 60-70. »
Mylène visite plusieurs appartements jusqu’à tomber sur celui de Saint-Fargeau, dans un immeuble des années 70. « On était plutôt attirés par des appartements type années 60-70 car ils ont l’avantage d’être plus lumineux, avec de grandes baies et offrent plus souvent des espaces extérieurs. » Quand ils ouvrent la porte, ils sont directement happés par la lumière et la vue. C’était début octobre, vers midi, il y avait une lumière d’automne incroyable. « On a dit : c’est chez nous. » En quelques minutes, le dossier était déposé, l’appartement était pour eux. Une fois les clés récupérées, les choses sérieuses ont commencé. Il y avait tout à refaire ! Mais pas de quoi effrayer Mylène, bien au contraire. Elle est architecte et a fondé avec Nastasia Potel (à gauche sur la photo) l’agence d’architecture Ubalt.
« On a décidé de jouer
au maximum le côté
tout en longueur, étroit. »
Elles ont pensé ensemble le projet. « L’appartement étant traversant, on a décidé de jouer au maximum le côté tout en longueur, étroit. On ne l’a pas cassé, bien au contraire », explique Nastasia. L’espace est ainsi structuré par des lignes, qui amènent vers la vue. « L’idée était de compacter la partie nuit côté cour pour dégager un maximum d’espace pour le séjour, en contact avec la terrasse, et accentuer la continuité entre le dehors et le dedans. » S’engage alors un jeu de reflets, de matières et de couleurs afin de « faire rentrer » le paysage à l’intérieur. « On a essayé d’intégrer par touches de couleurs ce que l’on pouvait voir depuis la terrasse. » Du rose pour la façade d’un immeuble voisin des années 80, du bleu pour le ciel, du gris et du métal pour les toits en zinc… « C’est comme si on avait pris la palette de ce que l’on voyait dehors et qu’on l’avait injectée à l’intérieur ! » Un astucieux jeu d’échos.


