« En quittant le 5e arrondissement, où je vivais, pour Aubervilliers, l’idée était bien sûr de gagner des mètres carrés mais aussi de pouvoir trouver un vrai espace de travail.La situation de la ville, à moitié en construction, à moitié en ruine, m’intéressait par rapport à ce que je cherchais à développer dans ma pratique. Je voulais un lieu qui réponde le plus justement à mes besoins d’habiter, de produire, de recevoir. Un lieu assez ascétique, silencieux en fin de compte, où me concentrer et me reposer. Aujourd’hui, et même si la nouvelle ligne de métro arrive au bas de la rue, je n’ai presque plus de raisons de sortir de chez moi ! »
« Tout ce qui est fonctionnel est caché, tout fait partie de l’architecture. »
Si un temps Eliott Paquet a envisagé d’être architecte d’intérieur, il n’a pas abandonné ses réflexions sur l’habitat et le mobilier en entrant aux Beaux-Arts de Paris. Son lieu à Aubervilliers, qui réunit différentes fonctions (un atelier de 92 mètres carrés, un appartement de 75 mètres carrés, un espace d’exposition de 25 mètres carrés), a ainsi, pour partie, valeur de manifeste. Pensé pour être le plus fonctionnel possible, le projet conçu avec l’architecte Charlotte le Gouvello tire le meilleur parti d’un espace ingrat qui souffre d’un manque de lumière directe. Le cloisonnement, ainsi que le choix des matériaux et notamment du bois avec lequel l’artiste a l’habitude de travailler, ont été soignés de manière à réverbérer la lumière au maximum.
« Quand j’ai besoin d’une étagère, je m’arrange pour l’intégrer au mur, je ne veux pas d’un meuble supplémentaire. »
« En aménageant le lot que j’ai récupéré d’une ancienne manufacture, nous sommes même parvenus à trouver assez d’espace pour un lieu d’exposition, Placement Produit, dont je travaille la programmation comme en écho à mes propres préoccupations autour de l’espace domestique. Nous avons eu recours à un système d’emboîtements qui permet de séparer les fonctions, de cacher au maximum ce qui est fonctionnel pour limiter l’encombrement visuel. C’est peut-être prétentieux ou une déformation professionnelle mais je voulais me rapprocher du modèle du white cube, pas pour faire de mon lieu de vie un lieu d’exposition mais parce que j’y trouve une forme d’apaisement des formes qui est propice à la réflexion et à la création. Ce lieu a joué un rôle très important dans mes premières années de jeune artiste et a permis différentes rencontres. »
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