Ce qui frappe, c’est la lumière. Le studio en est inondé. Dans leur 55 mètres carrés perché au premier étage d’une grange, Maud et Maxime la reçoivent par une grande baie vitrée couvrant tout un pan de mur sur les deux niveaux. Dehors, les champs, le bocage, la forêt. « L’hiver, quand les feuilles tombent, on peut même apercevoir les Pyrénées », indique Maxime. On se croirait en pleine campagne, alors que l’on est à cinq minutes en voiture de la gare de Biarritz, et à trois du bourg d’Arbonne.
« Les murs font
50 centimètres d’épaisseur,
c’est du solide. En 1813, les
constructions, même les
granges, c’était fait pour
durer. »
C’est en 2022 que le jeune couple fait un pari fou : acquérir un vieux corps de ferme pour le rénover entièrement. Deux bâtiments en L sont à céder : la maison de l’ancienne propriétaire et cette grange encore remplie de foin, ouverte aux quatre vents. « Il y avait tellement de travaux que les autres acquéreurs ont eu peur, raconte Maxime. En tant qu’architecte-charpentier, j’étais le seul à pouvoir me lancer dans un tel projet. »
Sur les 400 mètres carrés du corps de ferme, seulement
120 mètres carrés sont habitables. Et il faut tout refaire. Le couple décide d’« attaquer » la grange en premier. Avec l’aide de copains maçons et beaucoup d’huile de coude, Maud et Maxime retrouvent les matériaux d’origine.
« Les poutres du plancher sont en chêne. Elles ont au moins deux cents ans et font quasiment la taille des arbres. On n’en fait plus de cette qualité », commente l’architecte, qui prend plaisir à conserver les aspérités des pierres et du bois. En un an, le rez-de-chaussée est transformé en atelier de charpentier-menuisier, et le premier étage en habitation. Pour garnir ce cocon de bois, Maud et Maxime choisissent patiemment chaque matériau, chaque meuble, chaque décoration. En esthète, Maud chine des pépites dans les brocantes du coin, et Maxime fabrique lui-même ce lit, cette banquette, ces fauteuils, ce bureau et cette grande table en pin maritime qui donnent tant d’épure et de solidité au studio, entre tradition et modernité. « J’ai adoré le fait d’arriver sans idées préconçues et sans être pressée par le temps », raconte Maud. Tout a été rajouté au fur et à mesure et ça se ressent : chaque objet a un peu sa place, ici.
« Tout est pourtant
provisoire : d’ici Noël, la
rénovation de la maison
principale sera terminée et
le couple ira s’y installer.
Qu’adviendra-t-il de la
grange ? »
« En haut, explique Maxime, ce sera mon agence d’architecture, et en bas mon atelier pour la menuiserie-charpente. Un bureau parfaitement lié à un atelier d’artisan: c’est exactement la manière dont je compte travailler. » En attendant, le couple profite au maximum de ce kastilua (« petit château », en basque) qu’il s’est construit.


