Une belle impression de nature dans la cour végétalisée sur laquelle donnent les fenêtres de l’appartement.
Un esprit zen dans une enveloppe brute
À la recherche d’un premier achat avec une pièce en plus pour agrandir leur famille, ce jeune couple de trentenaires parisien a jeté son dévolu sur un appartement de 70 m², en plein quartier de la Goutte d’Or. « D’un côté il y a la rue des Poissonniers, zone très vivante avec de nombreuses boutiques et de l’autre côté, la rue Christiani, en pleine gentrification », commente Agathe Lavaud, fondatrice de l’agence Volta Architecture qui a accompagné le couple sur ce projet. Pourtant situé au cœur du tumulte de la ville, le bien sélectionné a tout d’un havre de paix. « L’appartement donne sur une cour très végétalisée, sans aucun vis-à-vis. Il y a une ambiance très zen qui s’en dégage ». Autre bonne surprise quand ils découvrent le lieu : « il n’y a pas eu de sujet d’optimisation, l’appartement faisant 70 m², la surface permettait de répondre au programme », précise l’architecte.
En revanche, Agathe Lavaud a dû se frotter à un défi de rénovation lourde, l’appartement n’ayant pas été repris depuis des années. « Il y avait des usages qui étaient moins adaptés à leur vie d’aujourd’hui, comme la cuisine fermée par exemple que l’on a réintégrée dans le séjour ». Côté style, le couple ne souhaitait pas donner à l’appartement une identité trop ostentatoire. « Ils voulaient rester dans un esprit assez simple, pouvant faire écho à leur quartier ». Ils ont alors privilégié une enveloppe architecturale brute, minimaliste et toute blanche afin de mettre en valeur leurs meubles. « Nous sommes partis sur des monochromes en noir et blanc dans toutes les pièces en jouant sur d’autres détails comme la penderie percée dans la chambre pour apporter une texture », raconte Agathe Lavaud. Il se dégage de cet appartement une belle simplicité, naturelle et rassérénante. Une ambiance qui, comme son jeu en noir et blanc, contraste avec le bouillonnement du quartier environnant. Visite.
Nous voici dans l’entrée : un couloir de distribution qui mène aux autres espaces de l’appartement. Au sol, on remarque le velouté clair du revêtement en béton ciré gris, « le même partout pour donner de la continuité aux espaces, qui rajoute incontestablement au côté brut de l’appartement. »
Au plafond, la sphère Jasper Morrison éclaire le couloir le soir venu.
Le long du mur qui mène à l’espace de vie, l’architecte a conçu une bibliothèque avec plusieurs étagères, toujours en blanc, afin d’exposer quelques éléments de décoration : petits objets en céramique, bougie par-ci par-là… Dès l’entrée, rien de trop encombré, ici le minimalisme est bel et bien de mise !
Zoom sur le petit tabouret Berger Charlotte Perriand qui a trouvé sa place à côté du canapé. Au mur, un tableau de Ludovic Philippon acheté via Amélie Maison d’art témoigne du sens du détail du couple en reprenant l’univers chromatique noir et blanc.
« Tout est très cohérent ! » commente Agathe Lavaud.
Il s’agit de la cuisine, installée dans le renfoncement de la pièce de vie. « Cette pièce n’était pas très importante pour le couple, qui cuisine assez peu. » L’architecte l’a pensée comme un bloc tout noir, simple et minimal mais comprenant tout l’attendu d’une cuisine.
Au plafond, un luminaire Art déco laissé par les anciens propriétaires. « Je l’aimais bien, je leur ai demandé de le garder ! »
Et nous découvrons la chambre parentale avec son grand linéaire de rangements faisant office de dressing. « On a pris des bases de caissons Ikea pour l’économie de projet et on a fait réaliser sur mesure les grandes portes perforées. »
Et avez-vous remarqué la spécificité de la chambre ? Au sol, le revêtement reste dans les nuances de gris mais le béton a laissé place à de la moquette, « pour un esprit plus cocon et zen. »
Photographies : Arthur Fechoz
Texte : Julie Giuliano
Réalisation : Agathe Lavaud, Volta