Quartier Jules-Joffrin, Paris 18e. Pour son premier achat, Julie voulait rester « à 100 mètres de sa vie d’avant » et, surtout, retrouver chaque soir ce sentiment précis :
« Aimer ce que je vois en rentrant à la maison. »
Dès la première visite planifiée, elle demande à Clara Hernandez – architecte, et amie de sa sœur – de l’accompagner. « Je me livre à vous », lance Julie. Sur le papier, l’appartement avait de beaux atouts (parquet, volumes sains) mais un couloir d’entrée interminable, un plan très cloisonné et des pièces en second jour qui rompaient les perspectives. Clara décèle néanmoins immédiatement un potentiel de redistribution et propose trois pistes. S’installe alors une collaboration sereine : une confiance active, des décisions partagées, une exigence commune de cohérence sans renoncer aux goûts de la nouvelle propriétaire.
Le projet assume une restructuration franche : décloisonner pour rendre au séjour une ampleur d’usage, rééclairer les zones en retrait, optimiser chaque recoin.
La structure métallique d’origine est mise à nu. Elle devient l’axe qui relie le séjour au coin cuisine et donne son caractère au lieu. Du fond de la pièce de vie, la découpe d’un mur courbe étire la profondeur et laisse courir la lumière jusqu’à l’entrée. Les circulations se raccourcissent, les vues s’ouvrent, la matière parle.
Au terme du chantier, l’appartement du début du XX e siècle s’accorde aux façons d’habiter d’aujourd’hui : plus clair, plus lisible, plus généreux. Julie dit simplement ce que l’architecture a rendu possible : « Je m’y sens vraiment bien aujourd’hui. » Une phrase discrète qui résume tout : la réussite d’un dialogue où l’intuition d’une architecte et la sensibilité d’une propriétaire ont transformé une bonne base en un lieu juste, quotidiennement réjouissant.


