Dans cet ancien appartement des années 1960 situé à Annecy, un potentiel se révèle sous le geste de l’architecte Guillaume Bressy. Des courbes à la lumière, ce projet aux lignes organiques prolonge, à son échelle, le dialogue qu’incarne la Venise des Alpes entre énergie urbaine et horizon naturel.
Ah, les constructions des années 1960 ! Leur plan cloisonné, la lumière sacrifiée et leur plomberie capricieuse… Le nouvel appartement d’Émie n’échappait pas à ces clichés car, malgré son exposition est-ouest, le lieu peinait à respirer, fragmenté par un bloc sanitaire imposant et traversé de tuyaux impossibles à dissimuler.
Mais sans contrainte, il n’y a pas d’audace ! La jeune propriétaire, responsable marketing chez Jaeger-LeCoultre à Genève, y perçoit une promesse à révéler et confie à Guillaume Bressy le défi de tout repenser. L’espace devient ainsi le terrain d’expérimentation de l’architecte, qui signe ici son premier projet.
Il y dessine une vague centrale, sculptée comme une colonne vertébrale, permettant de réorganiser les fonctions et d’adoucir les transitions. « Au centre de l’appartement, les courbes et les vagues sont un fil conducteur, redessinant l’espace et reflétant l’expression du concept », résume l’architecte. Le regard circule, les usages aussi. Pour Émie et son compagnon Clément, le projet doit refléter une intention claire : « Un appartement élégant et chaleureux, avec une identité forte. » Hors de question de céder aux codes des petits logements standardisés : « On voulait des éléments originaux et peu vus. » Cette envie d’un intérieur singulier se traduit par des partis pris nets et des éléments dessinés sur mesure qui prolongent le geste de l’architecte. Le bois dialogue avec l’inox, la tapisserie adoucit les parois, et le mobilier, sobre, laisse l’espace s’exprimer et la lumière filer vers les sommets.


