Tandis que le nombre de followers de Victoria grimpe, nous faisons de même pour la rejoindre en empruntant cette belle cage d’escalier.
L'appartement influent de Victoria et Vincent. À Paris, les salons n’ont pas attendu les réseaux sociaux pour influencer le monde. Il suffit de relire Proust pour s’en rendre compte. Mode, politique, arts, on y discute de tout, c’est là que les réputations se font et se défont. À leurs têtes, quelques femmes d’esprit qui développent leur influence en maniant comme personne leur carnet d’adresses. En 2021 et à l’heure du confinement, rien n’a vraiment changé, tout peut encore partir d’un salon. Un look, une adresse, un nom à retenir, une destination… Comme dans celui, très suivi, de Victoria Gasperi, alias Laugh of Artist, parisienne, blogueuse et fondatrice de la boutique spirituelle Laugh of the moon. Sur les réseaux, elle promeut une vision de la parisienne élégante et impertinente qui trouve un écho aux quatre coins du globe.
Au démarrage, Victoria arrive à Paris pour faire une école de communication 360. Passionnée de mode, elle fait quelques stages dans le secteur. Et ça lui plaît. En parallèle, elle suit le développement du blogging. Avec les Sartorialist et autres Selby. Après sa licence, elle ne se voit pas faire de spécialisation. Et comme elle a déjà accumulé pas mal d’expérience professionnelle, elle décide de se lancer. Elle ouvre son blog et s’y met à fond. Au bout d’un an, elle peut en vivre. Aujourd’hui elle se considère comme un média. Elle parle mode, voyage, beauté, bonnes adresses, art de vivre à sa communauté. Si elle voyageait beaucoup avant la COVID-19, elle a dû changer un peu sa ligne éditoriale. Mais ça lui va très bien : « J’adore être chez moi, bosser depuis chez moi. Les gens me suivent pour différentes raisons. La mode, la beauté, mes adresses, mes théories… et la déco. Comme j’ai la chance d’avoir un super appartement, j’ai mis le turbo ! »
Après tout, Victoria a la décoration dans le sang. Elle en est à son 4ème appartement de parisienne. Mais le premier qu’elle partage avec Vincent, son compagnon. Au début, elle doit faire avec peu : quelques mètres carrés dans le 11 ème. Elle s’agrandit vers Beaubourg, quartier qu’elle adore, mais trouve sa nouvelle adresse avec Vincent entre L’Opéra et le Palais Royal. Un bel appartement haussmannien avec un double séjour, car ils aiment recevoir. Épidémie oblige, il faudra encore attendre un peu. Heureusement que la lumière du salon est splendide pour les photos. Car finalement, à l’heure des posts insta et des stories, c’est le plus important. Pour un salon influent !
Nous voici dans la vaste entrée qui distribue l’ensemble de l’appartement. Au dessus de la longue console ancienne, Victoria impose déjà sa touche avec ce miroir nuage. Amatrice des années 70 et de sa vogue organique, elle l’a doté d’une bordure en mousse expansée qui vient recouvrir un cadre sans intérêt.
Focus sur cette grande lampe en béton alvéolaire aux formes qui pourraient évoquer l’art précolombien. Elles est sculptée par Frédéric Texxier dont on peut admirer quelques pièces à la boutique Secrets d’intérieurs à la Galerie Vivienne. Victoria et Vincent ont littéralement “flashé” dessus en passant devant la vitrine. Posée au sol, elle s’accorde parfaitement avec l’esprit décontracté des assises basses des Togo.
Zoom sur le pied de cheminée avec un Bougeoir Pied d’éléphant Tamegroute de chez Beldy et la paire de rollers de Victoria !
Mais avant de le quitter, nous jetons un oeil à l’impressionnant bureau de Victoria, en l’espèce, un ancien tri-postal pimpé. C’est en se baladant sur Pinterest que Victoria a repéré cette idée. Le format lui convient parfaitement puisqu’il offre une bonne surface de travail et aussi de nombreuses possibilités de rangement. À sa droite, une deuxième lampe de Frédéric Texxier, offerte à Victoria en échange de quelques photos relayées sur ses réseaux !
Dans la salle à manger, Victoria a voulu jouer les contrastes. C’est d’ailleurs l’un de ses crédos pour créer une ambiance qui fonctionne. Autour de l’impressionnante table Dolmena par AM.PM comme une tranche de menhir posée sur 3 pieds massifs, un banc de ferme recouvert de moumoute et plusieurs chaises contemporaines. Pour souligner le côté classique de l’appartement mais de façon ludique, un immense miroir trumeau posé au sol et un lustre montgolfière.
Vue vers le fond de la pièce. Toute une histoire cette table. Arrivée par un monte charge bloquant la rue, Victoria pense qu’elle restera là à jamais, comme une pierre allongée dans un champ. On tient aisément à 8 autour d’elle, dans une pièce à l’atmosphère intime propice aux dîners qui s’étirent. C’est exactement le souhait des occupants qui piaffent d’inaugurer l’endroit comme il se doit. Ça fait 1 an qu’ils ont emménagé mais ils n’ont toujours pas pu le célébrer.
Zoom sur le meuble métallique au fond de la pièce dans lequel Victoria range ses produits de beauté. D’ailleurs, elle l’avoue : “il n’a pas encore trouvé sa place. Là il fait office de buffet. Mais je ne veux pas m’en séparer. Je suis venue de Bretagne avec.” Pareil pour la balance. “Je l’avais achetée en me projetant dans une cuisine ouverte. Finalement, on a une cuisine fermée…” Ça attendra. Quand on aime, on garde.
Nous pénétrons dans le coeur du réacteur, l’antichambre où Victoria peaufine ses looks avant d’entrer en scène dans son salon ou les rues alentours, le dressing ! Il sert de stockage mais aussi de chambre d’appoint ! “On a même reçu un couple ! Mais il faut que je range. J’essaie qu’il y ait un roulement. Mais j’ai beaucoup plus d’entrant que de sortant. Pas simple !”
Pour organiser son dressing, Victoria fait un mix entre les affaires qu’elle met tout le temps, des pièces qu’elle met un peu moins souvent mais auxquelles elle tient et les pièces rares qu’elle garde pour se faire un style à l’occasion.” Et elle réutilise les cartons pour revendre les affaires qu’elle ne peut pas garder. Toute une organisation !
En face du lit, un meuble en cannage offert à Victoria par la Redoute, “car il manque toujours de la place pour mes trucs !” nous avoue-t-elle en riant. Dessus, on reconnaît la Lampe Nesso de chez Artemide dans une livrée Purple. Elle apporte une touche 1970 pour rester dans l’ambiance de l’appartement. Derrière, un tableau par Zahra Holm édité par Miracolo.
À côté d’une valise Rimowa, rompue aux nombreux déplacements de Victoria, le lampadaire Branche Rock the Kasbah. Victoria l’a achetée à Troyes où elle a vécu sept ans. “Elle a un pied tronc un peu racine avec au-dessus une énorme tête en paille. Je l’aime beaucoup ! Je la trouve drôle, on dirait presque un homme de loin.”
Photographies : Fabienne Delafraye, www.fabiennedelafraye.com
Texte : Jean
Réalisation : Laugh of Artist