L’appartement de la designeuse Ekhi Busquet
73 m²
Marseille, France
17 500 €
Contemporain classique
Rétro-contemporain
Ekhi Busquet

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Cette Visite Guidée est issue de
Sloft Édition 02.
Marseille, c’est la ville de cœur de la designeuse Ekhi Busquet. Le point de jonction entre ses deux sud, celui de l’ouest, d’où elle est originaire, et celui de l’est, où elle a passé une large partie de son enfance. Le bassin méditerranéen, sa lumière, ses couleurs, ses métissages, sont pour elle une source d’inspiration intarissable.
« Tout saucissonné, morcelé, fait de multiples coins et recoins et en piteux état. »
C’est dans le premier arrondissement, le cœur historique de la ville,
« à la jonction de deux mondes, lui aussi », explique-t-elle – le cours Julien, d’un côté, ses créateurs et sa vie bouillonnante, et la Plaine, de l’autre, lieu historique de la contestation phocéenne –, qu’elle déniche la perle rare. Coup de foudre pour cet appartement du dernier étage d’un vieil immeuble datant de 1880.
« Tout saucissonné, morcelé, fait de multiples coins et recoins et en piteux état », s’amuse la créatrice, mais traversant et
« doté de ces façades à trois fenêtres hautes, typiques du quartier, laissant généreusement entrer la si belle lumière d’ici. Et le vent ». Sud oblige, la ventilation naturelle est cruciale.
« Ça marche du tonnerre ! », se réjouit-elle d’ailleurs. Et puis il est possible de racheter les combles… Tout est là, pour façonner un lieu tout en douceur, frais, où il fait bon vivre (et travailler parfois), à l’image de l’univers d’Ekhi.
« Nous avons cassé les logiques traditionnelles de plan. »
Au programme ? Remise à zéro de l’existant, décloisonnement presque total, et exit les portes :
« Nous avons cassé les logiques traditionnelles de plan », précise-t-elle. L’espace est libre, de l’entrée à la cuisine, le regard peut tout embrasser en une fois. La chambre est une simple cabane, un nid caché sous les toits. Il faut dire qu’à l’occasion, l’appartement peut aussi servir de showroom. Ainsi le traitement des lieux, subtil, flirte avec la scénographie. Les murs sont blancs, à l’exception d’un seul, terracotta, inspiré des toits alentour et doté d’une ouverture délicate en arche. Les sols sont clairs et continus. La couleur, elle, provient des objets, par touches savamment maîtrisées. Le reste, c’est la lumière.
« Ici, elle est sublime, raconte la designeuse
. Nous avons fait en sorte que le soleil ne vienne jamais casser dans un angle. Il glisse. C’est très beau, et vivant. » Et puis la terrasse. Rarissime dans ce contexte. Créée de toutes pièces… ou presque. Il y a deux siècles, une petite extension avait été ajoutée à l’étage inférieur.
« Nous avons pu nous appuyer sur le toit de celle-ci pour reconstruire un espace extérieur. » Désormais, en fin de journée, sous la pergola filtrant délicatement les rayons du soleil, il fait bon prendre le temps… de ne (presque) rien faire.