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Continu mais composé

Jeux de plan chez Clarisse et Valentin
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90 m² Marseille, France Studio Belsunce

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Il y a d’abord un grand ensemble pour le moins atypique en plein centre-ville : les tours Labourdette (Jacques Henri-Labourdette et Robert Boileau architectes), 18 étages, édifiées entre 1958 et 1962 dans le quartier Belsunce à Marseille, menacées, critiquées puis finalement labellisées Patrimoine du xxe siècle en 2006. Superbe exemple d’architecture d’après-guerre, structure poteaux-dalles en béton armé offrant des logements traversants aux immenses ouvertures. Un œil sur la Bonne Mère et les toits aux tuiles rosées de la ville, l’autre sur le Vieux Port, la mer, et même l’archipel du Frioul au loin. Il y a ensuite Clarisse et Valentin, tous deux architectes, marseillais d’adoption et de cœur, à la recherche d’un perchoir à habiter. Il y a, enfin, niché au 16e étage de l’une des trois tours, un appartement disponible.

« Nous recherchions un

perchoir, quelque chose avec

une vue. »

Bonheur. Quatre-vingt-dix mètres carrés, un seul poteau porteur, la possibilité de tout remettre à nu pour mieux révéler la structure du bâtiment et sa matérialité originelle, dont la ville elle-même est l’une des protagonistes. Un terrain de jeu rêvé pour ce duo de concepteurs adeptes d’une sorte de vérité constructive. Les fioritures, ce n’est pas vraiment leur truc. Le programme est simple : ouvrir. Et compliqué (mais c’est tout le plaisir de la confrontation à la notion de plan libre, dixit les architectes) : faire un espace simultanément continu et composé, à même de dégager des vues diagonales ouvrant des perspectives à presque 360 degrés sur la ville. Le tout, en intégrant une chambre (et la possibilité d’en ajouter une autre facilement), un vrai salon, la collection de vinyles et de livres de Valentin, une salle à manger et une cuisine (nœud central de la vie quotidienne de ces amateurs de bonnes choses).

« Il s’agissait de créer un

espace continu avec des

zones d’usage définies. »

Plan libre donc, mais pas loft pour autant. « Bien que le regard circule partout sans encombre, précisent Clarisse et Valentin, chaque zone fonctionnelle, chaque usage est lisible, distinct. » Pour ce faire, les architectes s’appuient sur des éléments structurants. Ce qu’ils appellent des
« cloisons épaisses », principalement des rangements, toute hauteur, dans lesquels peuvent glisser les portes à galandage des pièces pouvant être refermées (comme la chambre), toute hauteur elles aussi. Un jeu de masses et l’absence d’impostes qui contribuent à la fluidité et à la sensation d’espace. Cela, et la lumière du Sud, partout. Et puis les matériaux continus et laissés bruts : béton, bois, inox. « C’est le premier projet que nous avons réalisé ensemble, sourient les architectes. Un peu manifeste et en même temps très concret. Et qui nous a permis d’expérimenter, de mettre au point une approche commune. » Depuis, ils ont fondé le studio Belsunce…