Christelle rêvait d’un cocon rien qu’à elle – mais pas n’importe où. Son vœu non négociable : vivre au Pré-Saint-Gervais, « cette minuscule commune urbaine de Seine-Saint-Denis… qu’on confond souvent avec un simple arrêt de métro » ! Malgré une densité record, la ville conserve en effet un charme singulier : une ambiance presque villageoise, une mixité sociale vibrante, et cette impression précieuse que tout le monde s’y connaît un peu.
Les annonces correspondant à ses critères sont rares – à peine trois par mois. Alors quand celle d’un duplex donnant sur une venelle fleurie apparaît, elle et sa meilleure amie architecte Nastasia Potel se l’envoient… le même jour ! Coup de cœur instantané. Le bien évoque une maisonnette, accessible depuis une cour partagée et végétalisée avec soin par les habitants. Une respiration joyeuse, collective, au cœur même de la ville. À l’intérieur : 50 mètres carrés mono-orientés, deux ouvertures seulement et une rénovation faite à l’économie. Propre, mais sans âme. Nastasia connaît Christelle par cœur, pas besoin de longues réunions : elle perçoit immédiatement le potentiel du lieu et imagine un écrin à sa mesure. « Nous avons fait table rase pour tout repenser, isoler… et réenchanter ! »
Le projet s’écrit naturellement autour de la personnalité de la future propriétaire. Son Sud natal s’invite par touches dans la palette, les matières, l’ambiance. Deux volontés s’ajoutent à ce brief intuitif : l’intégration de pavés de verre (« mon coup de cœur design », s’amuse Christelle), et une place d’honneur réservée à la baignoire – un objet fétiche pour cette amoureuse du bain. À partir de cette feuille de route, l’architecte compose un espace solaire et un brin rétro, fidèle aux goûts de son amie : une esthétique sixties-seventies qu’elle affectionne (et collectionne, jusqu’à ses bijoux) et une vraie attention portée aux gestes du quotidien.
Trois matérialités principales (béton ciré, faïence, miroir) viennent rythmer les espaces d’activité, tandis que les zones techniques et de repos s’effacent dans un blanc doux. Le contraste donne vie à un loft compact, intensément expressif, où chaque détail a son rôle, chaque texture sa présence. Aujourd’hui, Christelle s’y sent pleinement chez elle, prend soin de ses plantes et cultive les liens avec ses voisins. Le Pré-Saint-Gervais, si petit soit-il, lui a offert exactement ce qu’elle cherchait : un lieu où poser ses valises, ses envies… et beaucoup d’amour.


