Ambiance bohème dans 40 m²
Un sloft à l'ambiance particulièrement intime et douce.
Il est journaliste, elle est illustratrice, il leur fallait donc installer leur plume et leurs crayons dans un quartier inspirant. C’est tout près du Marché Popincourt, à la fois populaire et branché, qu’ils ont fait de ce 40 m², l’écrin de leurs talents conjugués.
À l’origine, ce petit village dans la grande ville était un lieu dédié à la brocante. Les occupants de cet appartement ont donc choisi de rendre hommage à ces générations passées en conjuguant objets chinés, meubles de métier en métal et pièces de créateurs. Un joyeux bric-à-brac qui mixe les genres et les époques. Surprenant au premier regard mais rempli d’âme dès qu’on s’y attarde.
L’entrée et le couloir séparent l’appartement en son cœur, mais le parquet de chêne blond trace le lien entre les trois pièces, aidé en cela par la lumière qui le traverse de part en part.
Des succulentes dans une jardinière comme pour annoncer les plats qui se prépareront bientôt dans la cuisine attenante. Au-dessus de la table de la salle-à-manger, deux témoins immobiles attendent les convives. En face à face, se répondent des chaises scandinaves J77 de Folke Pålsson, tandis que le noir des dossiers et des pieds ricoche par petites touches de-ci de-là.
En attendant de se faire tapisser…ou pas, ce fauteuil voisin d’une enceinte toute en majesté semble fredonner « C’est la Wax que je préfère » !
Dans la chambre, pas d’ostentation, pas de signature d’architecte ni de décorateur d’intérieur, juste des coups de cœur pour des objets chargés d’histoire comme ces caissons de bois, ce grand trumeau et cette spectaculaire lampe en laiton. Un brin d’espièglerie aussi, avec ces masques de carton qui veillent dans la nuit.
Associer la lampe Take de chez Kartell à un meuble datant de la fin du XIXème, voilà l’excellente idée qui permet de tempérer la solennité de cette table marquetée aux piétements en bois tourné, sans pour autant lui ôter son caractère majestueux.
Un intrus s’est glissé derrière la porte. Saurez-vous le…démasquer ?
Est-ce vraiment par hasard si Madame a posé son sac aux côtés de cette lampe ? Ne devrait-on pas y voir plutôt une façon subtile d’envoyer un message déco ? Les cabochons d’or et de verre qui dansent sur le cuir nous rappellent en effet quelque chose.
« Un vieillard qui s’éteint et c’est une bibliothèque qui brûle » dit-on du côté de Dakar. Chez Stéphane et Aline les livres s’accumulent et les tissus venus d’Afrique aussi.
Afin que chacun ait son espace de travail, on a installé le long du mur du salon de simples tréteaux de bois surmontés de plateaux noirs. Mais l’uniformisation s’arrête-là, les univers se côtoient mais ne se ressemblent pas. Foison chez Madame, ascèse chez Monsieur.
Un mur d’inspiration qui évolue au gré des humeurs. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est la douce lumière diffusée par l’abat-jour de papier de ce lampadaire élancé en acier brut de chez Caravane.
Ce lustre fonctionne-t-il vraiment ? Quelle importance ! Ses pampilles de verre gourmandes et multicolores suffisent à elles seules à illuminer toute la pièce.
Altière et pleine d’élégance comme l’enceinte posée à ses côtés, cette chaise tripode inspirée par le modèle Petite Guigue de François Azembourg se situe entre ébénisterie et chantier naval, inspirée par le principe de construction dite à bouchain vif utilisé sur les dériveurs. Quant à sa teinte bleu Klein, elle vient pimper la douceur du bois et la profondeur de l’oeuvre de l’artiste Mélanie Berger.
Comme un jeu de miroir, les bleus se répondent entre la chaise tripode très contemporaine et ce service à thé traditionnel, fabriqué artisanalement dans un atelier Vietnamien et vendu par la Compagnie de l’Orient et de la Chine. Dans cet appartement Parisien, à l’heure de la pause, flotte comme un parfum de voyages et de jasmin.
Photographies : Astrid Templier
Texte : Veronick Dokan