Situé dans un immeuble des années 1970, l’appartement présentait une distribution cloisonnée, typique de son époque. L’intervention de Jean-Benoît Vétillard avait pour objectif de transformer ce cadre contraint en un lieu plus fluide, lumineux et évolutif. « L’enjeu était autant spatial que sensible, résume l’architecte. Il fallait requalifier l’habitat par une nouvelle relation entre espaces communs et espaces intimes, en accord avec la lumière mais aussi la terrasse qui constitue l’un de ses atouts majeurs. »
La suppression des cloisons crée un volume continu et fluide. Les fonctions (rangement, sanitaires, salle d’eau) sont traitées comme des « totems » autonomes qui structurent l’espace sans l’enfermer. Les vues sont toutes orientées vers la terrasse, à l’est.
La terrasse est entièrement intégrée à la composition. Elle est le point de fuite et la source principale de lumière de l’appartement. En plus d’intégrer les réseaux techniques, l’estrade en ragréage béton s’étend visuellement vers l’extérieur, créant une continuité matérielle entre intérieur et extérieur.
La cuisine est caractérisée par un volume continu gainé d’inox brossé. Son aspect métallique et industriel dialogue avec les matières environnantes. Il intègre tous les équipements électroménagers.
Face à l’inox, une grande structure en stratifié blanc est percée de dizaines de boutons pour un accès facile aux rangements. Elle contraste par son aspect mat et sa blancheur avec la subtile brillance du métal.
Entre la cuisine et le salon, un autre « totem » marque sa présence dès l’entrée par un jaune franc et vibrant. Dans un esprit volontairement joyeux et radical, il signale sa fonction technique, tout en participant à la dramaturgie colorée de l’espace.
Un troisième « totem », recouvert de pavés de verre, abrite la salle d’eau. Ouverte sur la terrasse et le ciel, cette dernière assume une dimension hédoniste, où l’hygiène devient une expérience sensorielle en dialogue direct avec l’extérieur.
Le dernier « totem » se trouve dans la chambre. Ce dressing se positionne dans le même esprit que les sanitaires, avec sa touche de couleur jaune comme élément identitaire, offrant un grand volume réservé au rangement.
L’espace de la chambre n’est pas défini par une cloison fixe, mais par un dispositif de rideaux mobiles sur mesure. Cela permet de rendre l’espace nuit plus intime sans jamais rompre la fluidité générale du volume. Clin d’œil, le rideau rappelle l’espace scénique du théâtre.
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