Il existe en plein cœur de Tokyo un refuge pour la nature et les âmes. Le tumulte de la ville s’apaise en effet à peine la lisière du jardin botanique de Koishikawa franchie. Parmi les plus anciens de tout l’archipel, il offre la grâce discrète d’un lieu hors du temps où chaque saison s’exprime telle une calligraphie vivante.
Lorsque l’architecte Kenta Hirayama pénètre pour la première fois dans cet appartement de 57 mètres carrés dont il va se porter acquéreur, il est happé par la pièce d’angle offrant une vue imprenable sur ce joyau de verdure de la vaste et fascinante mégalopole.
Cette délicate contemplation inspire très vite son travail de rénovation. Kenta Hirayama s’attache alors à créer un espace intemporel, épuré, profondément ancré dans son environnement. En somme, l’incarnation de la philosophie de son propre studio d’architecture éponyme, fondé en 2024. Une fois les finitions anciennes retirées, une beauté insoupçonnée émerge : celle d’un béton pur, porteur de l’histoire du bâtiment écrite voilà cinquante ans. « J’ai été ravi de constater que l’espace était plus rationnel et encore plus inspirant que prévu. » L’architecte choisit de mettre en tension ce cadre brut avec des matériaux nobles et chaleureux, certains présents dans le jardin botanique : « pour que le contraste entre force et délicatesse crée une atmosphère unique, profondément sensible », souffle Kenta.
Reste ensuite à penser l’espace comme un volume fluide, dans la pure tradition des intérieurs japonais. En supprimant les cloisons superflues et en favorisant des portes coulissantes, l’agencement gagne en légèreté et en ouverture. Le mobilier structure le plan, dessine les usages, sans enfermer. La rénovation transfigure ce logement familial en un refuge plein de vie. On visite ?