Claire, ni architecte d’intérieur, ni décoratrice mais totalement passionnée de déco.
L’appartement de Claire, férue de déco Dans un recoin du 19e arrondissement de Paris, à deux pas de la place de Fêtes et ses incontournables tours, dans l’une des rues les moins longues de la ville. Claire et son conjoint y ont élu domicile il y a un an, à l’issue de deux mois de travaux menés en famille. C’est l’opportunité de l’appart qui nous a amenés dans ce quartier. Et comme les amis étaient déjà là, ils connaissaient bien ses petites maisons typiques et la Mouzaïa qui tranche avec la minéralité de la place.
L’appart n’était pas dans un état top. C’était beaucoup plus cloisonné. Il était loué et donc il n’était pas insalubre, mais il y avait quatre couches de lino, la peinture était partout un peu jaune et les pièces d’eau, c’était une cata ! C’était moche ! C’est le premier appartement qu’ils visitent mais le choix est vite fait. Un détail réjouissant motive la décision : J’ai tout de suite adoré la perspective de pouvoir avoir les deux cheminées avec miroirs en face à face. Claire n’est pas une professionnelle mais voit immédiatement qu’en faisant tomber une cloison, un séjour aux airs d’hôtel particulier cossu pourra être créé. Côté salle de bains et cuisine, le parti pris fort de conserver l’aménagement initial. Du point de vue du budget, c’était moins lourd car les évacuations n’avaient pas à être bougées. Et je n’aime pas les cuisines ouvertes. On pouvait l’ouvrir mais on a fait le choix de garder cette pièce indépendante. Il y a toujours quelque chose qui mitonne et je n’aime pas la vaisselle qui traine dans le salon.
Pour assouvir son goût pour la déco, mais dans la limite de son budget, Claire a multiplié les astuces. Les rideaux sont fabriqués à partir d’épais draps de coton récupérés chez sa grand-mère, un vase chinois devient une lampe. Elle a beaucoup pioché chez ses aïeules, en plus des heures passées sur Leboncoin. À cette fine sélection sensible et chargée d’une émotion familiale, elle ajoute par petites touches du mobilier signé. J’adore ça ! Je pourrais refaire un appart tous les jours ! J’aime bien l’idée de trouver un vieux clou et de se projeter. Mais pour l’instant, on est au paradis !
Au vu des dimensions de la pièce, le sur mesure a été de rigueur. Le meuble vasque est une plaque de marbre trouvée sur Leboncoin que nous avons fait percer par un marbrier pour faire passer la bonde et le robinet. Pour soutenir ce plateau hors standards, des pieds Tip Toe qui s’adaptent à toute épaisseur.
Suspension Libellule de chez Forestier. Lampadaire sur pied, IC F2 de chez Flos. Les chaises Cesca signées par Marcel Breuer. La table chinée arrive tout droit du Grand Est.
Demi-tour sur la partie salon qui profite aussi largement de la lumière naturelle. Sur la gauche, l’accès aux chambres qui se trouvait auparavant côté fenêtres. Tabouret vert clair par India Mahdavi. Suspension Reflection de chez Bolia.
Les bas-reliefs qui ornementent le cadre du miroir ont un petit côté Empire. Table basse et canapé de chez Bolia.
Direction la partie nuit. Les chambres ont été rendues autonomes en construisant un couloir où se trouve un dressing. Chaque mètre carré compte dans cette ville. Je me suis dit, si je fais un dressing dans ce couloir, au moins les deux mètres carrés perdus servent à faire dressing et ce n’est pas juste une circulation.
On n’avait plus de budget pour les rideaux et c’est super cher ! C’est parfois 100 ou 200 euros pièce. Ma grand-mère avait plein de draps en coton épais que j’ai emmenés chez la couturière qui les a coupés en deux. Pour 5 euros j’avais des rideaux ! J’ai gardé les motifs. Le plaid a été rapporté de Bolivie.
Photographies : Fabienne Delafraye
Texte : Lucie Cluzan