S'inspirerRénoverAcheter/Vendre

Quand l’esprit japonisant rencontre le design 70’s dans 34 m² à Paris

34 m² remis en lumière dans le quartier de Belleville à Paris 34 m² Paris, France 40 000 € Rétro-contemporain 2 pièces Sv.bt Studio

Noémie et Aurélien, les fondateurs de l'agence SVBT Studio, débutent leur master d’architecture au Japon. À leur retour à Paris, ils cherchent à vivre au plus près des quartiers ayant historiquement accueilli des populations d’origines asiatiques pour profiter facilement des produits et restaurants qui leur rappelleront leur séjour nippon. D'abord locataires, ils cherchent rapidement un appartement à rénover autour de Belleville.

"Après en avoir visité plusieurs, on est tombé sur celui-ci, qui présentait toutes les caractéristiques qu’on recherchait spatialement."

Point bonus : il est situé dans une rue particulièrement calme, avec un grand nombre d’ateliers (les fameux ateliers de Belleville) et de galeries. Dans son jus après trente années d'occupation par le même propriétaire, l’appartement était très cloisonné pour 34 m² : deux pièces, une salle de bains, une cuisine séparée et un débarras. Orienté nord-ouest, il est toutefois plutôt clair. Il bénéficie en effet de la présence de quatre grandes fenêtres (dont une coupée en deux par une cloison et partiellement occultée par du Placo !) permettant potentiellement un apport de luminosité maximal dans ce volume compact.

"Il nous fallait un appartement fonctionnel, avec le plus grand espace à vivre possible et une vraie cuisine car nous aimons beaucoup cuisiner. Il s’agissait aussi de pouvoir y travailler occasionnellement et d’y installer tout plein d’objets et livres que nous aimons. Nous voulions un espace lisible, avec du bois et des lignes qui nous rappelleraient les intérieurs japonais."

Ils se lancent donc dans une restructuration complète. L'absence de mur porteur et une distribution en longueur facilitent le décloisonnement et une nouvelle délimitation des espaces optimisant la lumière disponible. La colonne descendante de l’immeuble étant très mal située, côté salon, ils créent une surélévation du plancher sous la cuisine et la salle d'eau pour le passage des réseaux. Dès lors, l’espace cuisine s’ouvre vers le séjour tout en ménageant son intimité avec un plan en L. Et pour garder une pièce de vie la plus grande possible, ils choisissent de contraindre le lit dans l'espace nuit par un meuble de séparation servant à la fois de dressing et de rangements ouverts ou fermés.

"Nous souhaitions profiter au maximum de la lumière naturelle apportée par les fenêtres de l’appartement donc nous avons joué sur la transparence avec un meuble en verre cathédrale et bois d’okoumé."

Le verre cathédrale donne en effet de l’intimité à la chambre tout en respectant cette volonté d’unicité du volume et de circulation de la lumière. Pour la décoration, ils contrebalancent la matérialité brute du bois, du béton ciré et du verre par une inspiration plus années 70, en ramenant de la couleur bleue et rose. Le métal est également présent partout dans l’appartement en touches discrètes : casiers de rangements métalliques dans les niches des meubles de la cuisine et de la salle d'eau, barres de maintien des magazines, etc. Finalement, Noémie et Aurélien réussissent à allier fonctionnalité et esthétique dans un volume qui retrouve simplicité et lumière.

Omedetō !

Au-dessus des pavés parisiens, l’immeuble de 1902 élève sa façade épurée en pierre. Le portrait de Germaine Tillion sur la devanture de la librairie semble observer ce carrefour, aujourd’hui paisible, qui aurait été le site de la dernière barricade lors de la Commune de Paris, en 1871.

L’appartement se trouve au deuxième étage. On prend le temps d’apprécier les courbes du bel escalier en bois caressées par les rayons du soleil…

Noémie et Aurélien Souverain nous accueillent dans ce lieu dont ils sont à la fois les habitants et les architectes.

Sitôt la porte d’entrée poussée, la lumière règne, reflétée par le plan de travail de la cuisine en béton ciré et les carreaux blancs brillants. Sur le meuble en okoumé vernis, les chants ont été gardés apparents afin de marquer les lignes de la structure.

Le sol, lumineux, est également en béton ciré. À droite, « nous avons laissé le mur de séparation avec la salle d’eau en brique apparente peinte en blanc, pour ramener de la texture et des lignes« … et gagner un maximum d’espace, puisque les briques ne font que 4 centimètres d’épaisseur !

Dans le retour de la cuisine, au fond à droite, on trouve le réfrigérateur, la partie feu et des placards de rangement, avec des portes également traitées en okoumé vernis. Le rideau floral occulte le micro-ondes. Les condiments et le maneki-neko sur l’étagère dévoilent le goût des propriétaires pour l’Asie.

Gageure incontournable dans l’aménagement de surfaces compactes : multiplier les espaces de rangement. Ici, les étagères accueillent les épices, les produits secs et la collection de livres de cuisine. La porte dissimule l’aspirateur et les produits d’entretien.

Une étagère haute souligne la séparation des espaces cuisine et salon et réchauffe le blanc des murs, tout en offrant une nouvelle possibilité de rangement. Au fond, la porte de l’entrée (dont le sol est également traité en béton ciré) côtoie trois patères Coat Dots (Hella Jongerius pour Vitra).

Calé derrière le plan de travail, on profite d’une vue d’ensemble sur le salon et le meuble multifonctions au-delà duquel se cache la chambre. L’ambiance douce et sereine est dynamisée par des touches de bleu (chauffeuses chinées, pouf Ball Chair de Finn Stone pour XL Boom…) et de rose (suspension PH5 de Louis Poulsen…).

Côté salon, ce même plan de travail fait office de bar, avec ses assises hautes Zara Home. Dans ses compartiments prennent place la vaisselle, la machine à laver le linge, deux tiroirs dissimulés, des magazines. Et sur l’étagère haute, parmi les plantes et la vaisselle, un vidéoprojecteur.

Deux éléments d’origine ont été précieusement conservés : le parquet, poncé et vitrifié, et la cheminée.

Sur le tapis bleu nuit (Nordic Knots), une table en verre trempé chinée côtoie un tabouret rose Pilastro (Ettore Sottsass pour Kartell). Les niches et étagères du meuble permettent d’exposer les objets favoris du couple : céramiques Ibbki, Goicoechea, vases Argot Studio, fleur de l’artiste Lane Walkup… Au-dessus, on aperçoit l’écran à dérouler pour les soirées cinéma. Sur la table, bougie Loewe en céramique rose, vase bleu Ibkki chez Monoprix.

Pièce maîtresse de l’espace à vivre, ce meuble sert tout à la fois de rangement, bibliothèque, dressing (qui, par transparence, devient un motif déco des plus ludiques) et cloison. De ce côté, l’accès à la chambre est fermé par une porte, qui laisse toutefois passer la lumière à travers son verre cathédrale.

Okoumé vernis là encore pour les portes du dressing et la table de chevet, surlignée par une applique Teti d’Artemide. Une ambiance minimaliste et reposante.

Depuis ce côté-ci du lit, le regard glisse jusqu’à l’entrée. Le fauteuil blanc est une réédition Monoprix d’un fauteuil Prisunic de Claude Courtecuisse.

Après être repassés par le salon, nous voici de l’autre côté du lit. Pas de porte pour s’isoler ici, priorité est donnée à la luminosité avec l’ensemble des fenêtres éclairant un même volume.

Jouant avec les profondeurs et les effets de transparence, le meuble s’ouvre dans quatre orientations pour donner sur le salon, créer des dressings sur les extrémités et servir de bibliothèque côté nuit.

Choisi pour ses lignes et sa proximité avec la teinte du parquet, l’okoumé déploie ses reflets chaleureux sur tout un mur de la chambre. Pour préserver sa beauté brute, aucune poignée n’a été ajoutée aux portes.

On accède au bureau depuis la chambre. « Toujours dans l’idée de mettre toutes les fenêtres dans le même volume, nous avons supprimé la porte. Et nous l’avons remplacée par un rideau de perle en bois asiatique, en hommage à la culture du quartier.« 

Point positif de cet ancien débarras, malgré sa forme biscornue : sa grande fenêtre, garante d’une belle luminosité. Le bureau y a donc tout naturellement trouvé sa place. Esprit atelier ici, avec du contreplaqué d’okoumé (toujours !) et des plaques de métal perforé comme accroches murales, pour libérer l’espace de travail. Chaise B33 en cuir de Marcel Breuer.

Même le bazar devient décoratif avec ce patchwork coloré d’outils, d’illustrations et de bulle en verre Serax !

Retour vers l’entrée via le salon pour découvrir la salle d’eau, derrière la cuisine.

Saines lectures pour ce couple d’architectes…

« La salle d’eau est pensée comme deux alcôves. La partie meuble/lavabo en carrelage crème et la partie sanitaire/douche en carrelage rose. » Le passage entre les deux bulles est délimité par un encadrement en sapin. Le meuble évier en okoumé verni, recouvert d’un plan de travail en béton ciré blanc, est surmonté d’une vasque rose. Paniers en métal Muji.

« Nous avons choisi de contraster les carrelages avec de l’accastillage et une porte de douche noire.« 

Murs, sol et plafond ont été recouverts de carrelage Ce.Si. 10×10, avec pour objectif de ne pas faire de coupe. « Il y a eu un petit loupé vers le plafond ! » Afin d’optimiser l’espace, la porte est composée de deux petits pans en pin sur pivot. Une imposte basculante en sapin et verre cathédrale facilite l’aération et apporte, là encore, de la lumière.

Les adresses « les yeux fermés » de Noémie et Aurélien
 
Pour trouver des produits authentiques et de qualité : Chen Market. Le supermarché asiatique idéal pour remplir son frigo et ses étagères des meilleurs sauces, épices, légumes et autres ingrédients indispensables aux recettes de cuisines asiatiques.
120 rue du Faubourg-du-Temple, 75011 Paris
 
Pour se retrouver avec des amis : Paloma. Le meilleur bistro de quartier, avec des plats à partager délicieux aux inspirations variées le soir, et un menu particulièrement abordable le midi. Mention spéciale pour le baba au rhum.
93 rue Julien Lacroix, 75020 Paris
 
Pour les meilleurs desserts : Le Petit Grain : on adore cette boulangerie qui travaille le levain pour ses pâtisseries délicieuses. Le kouign-amann aux noix de pécan est incroyable.
7 rue Denoyez, 75020 Paris

Béton ciré Bibliothèque Bois Brique Carrelage Cheminée Cuisine ouverte Dressing Marbre Métal Miroir Verre cathédrale

Photographies : Juan Jerez
Texte : Edwige Nicot

Réalisation : Sv.bt Studio