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70 m² comme une respiration

En plein Paris, un hub familial et urbain
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70 m² Paris, France 90 000 € Contemporain classique 3 pièces Atelier d'Architecture Luc Pfister

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Dans ma corporation, on dit : « Jamais pour la famille, jamais pour les amis ! » Luc Pfister n’hésite pourtant pas à tordre le cou à cette règle d’or du métier d’architecte quand il s’agit d’accompagner son frère Joseph et son conjoint Frédéric dans la réfection de leur nouveau logement.

 

Pour Joseph, un premier achat. Le 18e arrondissement s’impose comme une évidence : « Et pas seulement parce que nous y habitions déjà. Nous avions tous les deux vécu à l’étranger, beaucoup vadrouillé. Nous souhaitions que cet appartement soit une “base”, un endroit où l’on puisse se poser, recevoir nos proches, les amis. Toutes les gares parisiennes sont situées à moins de trente minutes ; Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle restent accessibles aisément. Ça rend les visites faciles ! Et puis, luxe suprême, je peux aller au travail à pied. »

 

Le trois-pièces sur lequel le couple jette son dévolu nécessite néanmoins d’être repensé. Une aubaine pour Joseph, qui y voit le moyen de perpétuer une tradition familiale : « Notre père était fou de travaux, il faisait presque tout lui-même. Je m’imaginais mal acheter un bien dans lequel on se contente de poser ses valises : ça m’excitait beaucoup de le repenser entièrement. Surtout, travailler avec mon frère sur ce projet était extrêmement important. »

 

L’architecte strasbourgeois va s’astreindre à faire de ce 70 mètres carrés un modèle de fluidité, sans pour autant toucher à la structure de l’endroit : « Abattre des murs, explique-t-il, aurait été trop contraignant, y compris financièrement. » Pour faciliter les circulations et gagner en profondeur de champ, il préfère retirer les portes, gommer visuellement les espaces, supprimer le couloir de distribution. Grands absents des appartements anciens, des rangements créés sur mesure sont ici plébiscités au point de devenir le point d’ancrage autour duquel les pièces s’articulent et s’enroulent. « J’aime structurer les espaces avec autre chose que de simples séparations, confirme Luc. Ici, la menuiserie sur mesure a des airs de fond de scène. » Une mosaïque baroque, le parquet d’origine s’y amarrant également.

 

L’ancienne cuisine aveugle, au plafond violet et aux murs orange (que le couple envisage un temps de garder), est finalement transformée en chambre d’amis – couteau suisse qui fait également office d’espace télé et de bureau. À défaut de conserver certaines moulures au plafond, trop détériorées, Luc en crée un faux tout en courbes qui reprend les codes architecturaux d’origine. « Nous tenions à conserver des témoignages de l’histoire de ce lieu », martèle Joseph. « L’idée était de créer des espaces flexibles, cohérents, modulables dans leurs usages selon qu’on y vit à deux ou plus, conclut Luc. Car c’est aussi ce qui fait la richesse d’un lieu. »