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55 m² de l​​umineuses perspectives

Invitation à monter au 7e… étage ! "L'atout majeur de cet appartement, c'est la lumière. Auparavant je vivais au 2e étage en fond de cour et les fenêtres donnaient sur un mur ! Donc j'en manquais cruellement. Désormais je suis au 7e étage, exposé sud-ouest, j'ai la chance de voir les levers et les couchers de soleil, les toits de Paris… C'est très agréable. Je voulais également rester dans le 18e, où je vis depuis des années. Et plus particulièrement à Simplon, pour être proche de l'école de mon fils, et parce que c'est un quartier que j'aime beaucoup, assez jeune et en mouvement."
Voici donc ce qui a décidé Manon à acheter cet appartement des années 80, situé derrière le boulevard Ornano. Seul hic : c'est un deux pièces, et il va falloir le transformer en trois pièces.

L’appartement a donc été rénové dans son intégralité, hormis le beau parquet au sol et la partition des pièces d’eau. "L’avantage d’être dans une résidence moderne est la liberté dans la répartition des espaces, sans grosses contraintes dues à la structure, explique l'architecte, Federica Antonucci. À l’état initial, l’espace était cloisonné par des grandes verrières mais l’organisation n’était pas optimale par rapport aux exigences de vie de la cliente. Elle avait besoin d'une chambre d'enfant et d'une chambre parentale, et également de nombreux rangements, notamment pour ses livres. Elle souhaitait tout de même garder l’espace ouvert et profiter au maximum de la lumière naturelle." Trois poteaux rythment l’espace sur sa longueur. La contrainte majeure était de pouvoir conserver le sol avec le moins possible de reprises, et de contenir le coût tout en optimisant au maximum l’espace et le rangement. "L’idée d'un meuble rassemblant toutes les fonctions nécessaires est venue assez rapidement. Il traverse l’appartement dans toute sa longueur en englobant les poteaux de structure, joue le rôle de séparation d’espace, rangement, bibliothèque et fenêtre entre les pièces."

Pour apporter la lumière naturelle partout, une niche et un grand passage permettent d’éclairer le couloir/bibliothèque. La porte de la salle d’eau en polycarbonate laisse entrer la lumière dans cette pièce aveugle. Le but est de conserver le plus possible les ouvertures entre les espaces pour créer un appartement à la fois complètement ouvert et intime. La lumière artificielle joue également un rôle important. Elle est choisie pour être partie intégrante du projet de rénovation. Dans les pièces principales, les appliques en laiton dialoguent avec le mobilier et le bois, apportant une touche chic et précieuse. Dans les w.-c. l’éclairage est même l’élément phare !

Mais laissons le mot de la fin à l'heureuse propriétaire des lieux : "Federica Antonucci a travaillé avec finesse et intelligence, car elle a pensé les espaces en créant des jeux d'ouvertures pour faire circuler le regard et la lumière. Cela offre des perspectives où que l'on soit dans l'appartement. Les choix de matériaux (bois, carrelage, faïence…) mettent en valeur cette continuité, cette douceur. Et elle a créé cette structure centrale en bois que j'aime tant et qui harmonise l'ensemble. Elle me sert à la fois de bibliothèque et de dressing et se prolonge jusque dans la cuisine. Je suis pleinement satisfaite de l'évolution de cet appartement, et surtout je m'y sens chez moi."

Manon Droulez apprécie pleinement l’agencement et la luminosité de son nouvel appartement.

L’entrée vue depuis la chambre d’enfant. De l’art de tirer parti des contraintes : une petite bibliothèque a été installée entre la porte et un poteau existant pour maximiser le rangement. Le parquet a juste été repris au droit de l’ancienne cloison.

L’intervention de l’architecte dans cette pièce a été minime. L’idée était de laisser un maximum d’espace au sol pour permettre au jeune fils de Manon d’étaler ses jouets librement.

Dessins colorés au mur, pupitre d’écolier, lit en bataille… l’ancienne chambre parentale, et seule chambre de l’appartement à l’origine, a visiblement été investie par le plus jeune membre de la famille !

Le long couloir depuis la porte d’entrée dessert toutes les pièces de l’appartement. Ce qui apparaît ici comme une simple bibliothèque, à gauche, est en fait un meuble double largeur qui fait office de penderie et de rangement côté chambre parentale.

Vue sur le salon depuis le couloir. L’épaisseur du meuble/cloison joue le rôle d’encadrement sur le salon. Ce meuble, véritable colonne vertébrale qui court jusqu’au bout de l’appartement, a été entièrement dessiné sur mesure.

Dans le salon/salle à manger, la volonté était de garder un espace ouvert tout en ayant la possibilité d’avoir un coin plus intime fermé. Pari gagné avec cette cloison placée au centre de la pièce et flanquée de deux portes coulissantes.

Le lit de la nouvelle chambre créée pour Manon est caché par la cloison lorsque l’on est dans le salon ou attablé pour le repas, mais on profite quand même de la lumière des deux fenêtres de cet espace.

 

Chaises “Fanett” par Ilmari Tapiovaara.

Le meuble/cloison côté chambre. Une ouverture a été créée vers le couloir afin que la lumière naturelle puisse l’éclairer jusqu’à l’entrée, et, inversement, que l’œil puisse voir l’extérieur dès la porte d’entrée franchie.

Tous les meubles sur mesure de l’appartement ont été réalisés avec la même essence de bois clair (peuplier finition cirée) afin d’apporter une unité apaisante à l’ensemble et de ne pas faire concurrence au bois plus foncé du parquet.

L’applique Coordinate par Flos sert d’élément de décor fort sur le mur blanc. Sa ligne très graphique est soulignée par celle du meuble/cloison qui se transforme ici en étagères et meuble bas.

 

Chaise Llussá Marcenaria.

En face de la pièce de vie, direction la salle d’eau. Sa porte a été constituée avec un panneau en polycarbonate, afin que la lumière naturelle puisse pénétrer dans cette pièce aveugle.

L’intérieur de la salle d’eau joue un contraste marqué de couleur avec le reste de l’appartement. Le carrelage émaillé foncé lui donne un vrai caractère en faisant ressortir le blanc des équipements sanitaires.

Contraste de matière et couleur également pour le lavabo, semi-encastré dans le plan en bois. Un grand miroir toute hauteur agrandit l’espace et reflète la lumière naturelle qui traverse la porte.

Retour dans le couloir, direction la cuisine. Le frigo est caché dans la continuité du meuble/paroi du couloir.

Lumineuse, la cuisine reprend les matériaux et coloris du reste de l’appartement : le bois en contreplaqué, le blanc et de la faïence foncée.

Toujours pour profiter d’un maximum de luminosité et d’une sensation d’espace grâce à de longues perspectives, une ouverture a été créée entre la cuisine et le salon. On prépare le repas tout en papotant avec les amis vautrés sur le canapé !

Retour dans le salon. Manon a opté pour un mobilier délibérément simple, avec quelques touches vintage : un lampadaire à globe de verre opalin Stilnovo, un fauteuil paillé du XIXe…

Les portes coulissantes donnant accès à la chambre ont été réalisées dans la même essence de bois que les meubles. Le passage entre couloir et salon intègre des niches hautes pour les objets de décoration.

Retour dans le couloir, direction la sortie. Eh oui, déjà ! Une applique murale dorée Plus par Eno Studio habille élégamment le mur. Mais d’où vient cette lumière rose ?

L’architecture, c’est aussi l’art de la lumière. Une simple nuance rosée a suffi à habiller ces toilettes traitées par ailleurs très simplement, et à leur donner du caractère.

Federica Antonucci, maître d’œuvre de ce projet, est la fondatrice de l’agence effe architecture.

Les adresses « les yeux fermés » de Manon :
 
Pour un verre et plus : Champion, un bistrot tenu par des gens exaltés et exaltants, on y passe toujours un bon moment – et on s’y régale ! 55, rue Championnet, 75018 Paris
 
Pour un cadeau d’enfant : La fée qui cloche, géniale boutique de jouets pour enfants, elle regorge de trésors et les conseils sont toujours avisés. 88, rue du Mont-Cenis, 75018 Paris
 
Pour un bon livre : L’humeur vagabonde, ma librairie de quartier, sympathique et à taille humaine (et sa jumelle pour les enfants, de l’autre côté de la rue). 44, rue du Poteau, 75018 Paris
 
Pour des saveurs d’Asie : Thu-Thu, il ne paie pas de mine mais c’est pour moi le meilleur restaurant vietnamien de Paris. 51, rue Hermel, 75018 Paris

Photographies : Juan Jerez Studio, https://www.juanjerezstudio.com/
Texte : Edwige Nicot

Réalisation : Federica Antonucci, https://effearchitecture.com/